Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a livré un discours poignant lors de la commémoration des massacres du 8 mai 1945, adressant un message fort à son homologue français Emmanuel Macron, sur le dossier de la mémoire entre l’Algérie et la France, qu’il a souligné comme étant « imprescriptible ».
Ces massacres, survenus il y a 79 ans dans des villes algériennes telles que Guelma, Sétif, Kherrata, et Ain Témouchent, ont été perpétrés avec un niveau de cruauté et de haine extrême par le colonialisme, comme l’a souligné le chef de l’État.
Dans son allocution, le président Tebboune a mis en lumière le soulèvement historique de cette époque, décrivant comment le peuple algérien a manifesté une résistance épique qui a déconcerté et désarçonné le colonialisme, le poussant à commettre des atrocités qualifiées de « génocide » et de « crimes contre l’humanité ».
Depuis, l’Algérie a consacré le 8 mai comme « journée nationale de la mémoire », une occasion de célébrer les jalons des luttes nationales à travers les générations, comme l’a souligné le président Tebboune.
Pour Tebboune, l’importance accordée à la mémoire découle de la responsabilité nationale de préserver l’héritage des générations passées et de la fierté de la nation pour son passé glorieux. Il a également souligné les nombreux sacrifices du peuple algérien, passés et présents, pour contrer les tentatives visant à affaiblir son unité et sa force.
Quant au dossier de la mémoire entre l’Algérie et la France, Tebboune a martelé qu’il ne pouvait être soumis à la prescription ou à l’oubli en raison du temps écoulé, rejetant catégoriquement toute forme de compromis ou de marchandage.
Il a affirmé que ce dossier restera au cœur des préoccupations jusqu’à ce qu’une approche objective, audacieuse et équitable soit adoptée, respectant la vérité historique.
Malgré la volonté de regarder vers l’avenir avec confiance, le président Tebboune a souligné l’importance de la crédibilité et du sérieux dans la conduite des efforts visant à traiter ce dossier sensible pour le peuple algérien.
La question de la mémoire demeure l’un des sujets les plus délicats dans les relations entre l’Algérie et la France. Lors de sa visite en Algérie en août 2022, le président Emmanuel Macron a convenu avec son Abdelmadjid Tebboune de confier ce dossier à une commission mixte d’historiens en Algérie et en France.
Cette commission, composée de cinq historiens algériens et cinq historiens français, a tenu deux réunions jusqu’à présent, marquant ainsi le début d’un processus visant à examiner objectivement et à reconnaître les événements historiques complexes qui ont marqué cette période tumultueuse.
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