Algérie : la ministre du tourisme vivement interpelée pour un hôtel

Algérie hotel de luxe chambre 106

Une polémique vive éclate en Algérie autour d’un hôtel emblématique du Sud, à la suite d’un séjour très critiqué par le député Kada Nedjadi. Ce dernier, représentant d’Oran à l’Assemblée populaire nationale, a pris la parole via un long message publié sur Facebook pour dénoncer ce qu’il qualifie de gestion catastrophique d’un hôtel public classé, situé à Timimoun, une région réputée pour ses atouts touristiques uniques. L’hôtel en question, le Gourara, censé incarner le fleuron de l’accueil touristique dans le désert, se retrouve au cœur d’un scandale. L’hôtel, propriété de l’État et classé quatre étoiles, est accusé de dysfonctionnements graves, remettant en question la stratégie de développement du tourisme en Algérie, et plus précisément dans le Sud algérien. À travers cette affaire, c’est toute la vision de la gestion publique d’un hôtel en Algérie qui est scrutée et sévèrement critiquée.

Le séjour du député, initialement motivé par le souhait de faire découvrir les paysages du Sud algérien à ses enfants, a tourné à la désillusion. Arrivé à Timimoun, il tente de réserver une chambre à l’hôtel Gourara. Premier revers : la réservation lui est refusée sous prétexte que l’hôtel est complet. Un membre du personnel lui aurait même confié que certaines chambres étaient gardées pour des proches du personnel. Ce refus n’a pas empêché le député d’obtenir une chambre en insistant, mais cette « chance » n’a rien eu d’un privilège. Il découvre alors, selon ses mots, des conditions d’accueil loin d’être à la hauteur du statut annoncé de l’hôtel. D’emblée, l’accès aux chambres s’avère problématique : toutes les portes doivent être ouvertes manuellement par des employés, et sans leur présence, il est impossible de pénétrer dans sa chambre. Dans cet hôtel d’Algérie, la modernisation semble avoir été oubliée, au point que même les clés électroniques ne font pas partie de l’équipement.

Le constat s’aggrave lorsque le député aborde les modalités de paiement. Le prix affiché d’une chambre double s’élève à 12.000 dinars, somme relativement importante, mais les clients n’ont d’autre choix que de régler en espèces. Aucun terminal de paiement électronique n’est disponible, ce qui, dans un hôtel public d’Algérie censé représenter un modèle, interpelle profondément. La situation dégénère encore davantage à la découverte des infrastructures supposées attirer les visiteurs : la piscine est décrite comme étant dans un état alarmant, nécessitant un entretien urgent. Le jardin, censé embellir l’environnement de l’hôtel, est lui aussi laissé à l’abandon. Le député ne manque pas de souligner l’absurdité de la situation : l’hôtel lui avait été présenté comme complet, pourtant il était quasiment vide lors de son séjour. Cette incohérence renforce ses soupçons de mauvaise gestion, voire de favoritisme dans la distribution des chambres.

Dans ses propos, Kada Nedjadi ne se contente pas de dresser une liste de problèmes techniques. Il remet profondément en question la vision du tourisme portée par les responsables du secteur. « De quel tourisme parle-t-on ? » s’interroge-t-il ironiquement. Pour lui, cette situation ne relève pas de simples négligences, mais d’un dysfonctionnement systémique. L’hôtel, qui représente un symbole du tourisme saharien en Algérie, ne remplit aucun des critères attendus d’un établissement de cette catégorie. Il appelle alors à une réaction ferme et immédiate, ciblant directement la direction du groupe public Hôtellerie Tourisme Thermal (HTT) et la ministre du Tourisme. Dans un appel solennel, il réclame une intervention rapide pour restaurer l’image de cet hôtel et punir les responsables de cette situation. L’hôtel Gourara, mis en service il y a moins d’une décennie, est décrit comme un gâchis si rien n’est entrepris pour lui redonner sa dignité.

Le cas de cet hôtel en Algérie devient donc un symbole plus large du défi auquel fait face le secteur touristique national : comment attirer les visiteurs, locaux et étrangers, si même les établissements classés ne répondent pas aux standards de qualité et de service ? L’Algérie, riche de sites naturels et culturels, ne peut espérer capitaliser sur son potentiel touristique si des hôtels comme celui de Timimoun continuent d’incarner les failles d’un système mal encadré. Le message du député, relayé massivement sur les réseaux sociaux, met désormais la ministre du Tourisme face à ses responsabilités. L’image du tourisme en Algérie, la crédibilité des hôtels publics et l’engagement des autorités seront inévitablement scrutés à la lumière de cette affaire, devenue virale en quelques heures.