Le ministère de l’Éducation nationale en Algérie a récemment mis en place une nouvelle interdiction à l’égard de ses enseignants et de l’ensemble de son personnel. Selon une note officielle datée du 8 mars et signée par la secrétaire générale du ministère sous le numéro 231, toute communication ou interaction avec des organismes étrangers, quelle qu’en soit la finalité, est désormais proscrite. Cette décision concerne également la participation à des activités de coopération ou à des réunions, que celles-ci aient lieu sur le territoire national ou à l’étranger, en présentiel ou en ligne.
Cette mesure a été rendue publique par le média arabophone El Khabar, qui rapporte que le ministre de l’Éducation, Mohamed Seghir Saadaoui, a pris cette décision après avoir constaté que certains employés du secteur éducatif avaient noué des contacts avec des organismes étrangers sans autorisation préalable. Une situation jugée contraire aux règles en vigueur et susceptible d’entraîner des conséquences négatives sur l’image de l’Algérie et celle du système éducatif national.
Le ministère a ainsi adressé une mise en garde formelle aux enseignants des établissements scolaires, qu’ils soient publics ou privés, en leur interdisant de s’engager dans des projets éducatifs ou des initiatives liées à l’enseignement des langues en partenariat avec des instituts étrangers présents en Algérie. Une telle collaboration ne pourra désormais se faire qu’avec une autorisation expresse du ministère, sous peine de sanctions qui n’ont toutefois pas encore été précisées.
Cette mesure visé à renforcer le contrôle du ministère sur l’ensemble du secteur éducatif et à éviter toute influence étrangère jugée indésirable. En effet, ces dernières années, plusieurs projets éducatifs et linguistiques impliquant des organisations et des institutions étrangères ont vu le jour en Algérie, notamment dans le cadre de l’enseignement du français, de l’anglais et d’autres langues étrangères. Certains de ces projets avaient parfois suscité des débats sur leur conformité avec les orientations pédagogiques nationales et sur leur impact culturel.
Algérie : les enseignants ont eu droit à une revalorisation salariale
Dans un autre registre, les enseignants et les autres personnels du secteur de l’éducation en Algérie ont reçu leurs salaires du mois de mars avec des augmentations nettes oscillant entre 6 000 et 10 000 dinars. La hausse des salaires est le fruit de l’application de l’indemnité compensatoire fixée à 30 %, instaurée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans le cadre du régime indemnitaire des employés appartenant aux corps spécifiques de l’éducation nationale. Cette mesure s’inscrit dans une refonte du statut général de la profession. En outre, le paiement des arriérés financiers liés à l’intégration des employés du secteur dans les nouveaux grades créés est prévu d’ici fin avril au plus tard.
Selon les informations recueillies par « Echorouk », les services de gestion des dépenses des personnels au sein des directions de l’éducation des wilayas ont procédé au paiement des salaires de mars avec ces revalorisations salariales. Les bénéficiaires sont les enseignants des trois cycles d’enseignement, ainsi que les cadres du secteur, notamment les directeurs d’établissements scolaires, les censeurs et les conseillers en éducation. Cette augmentation est effective grâce à l’indemnité compensatoire de 30 %, instaurée par le décret exécutif n° 25-55 du 21 janvier 2025, dans le but d’améliorer les conditions de vie des éducateurs.
Le montant de l’augmentation varie selon l’échelon (de 0 à 12) et la classification (du grade 11 au grade 16). Les nouveaux enseignants classés à l’échelon 0 ont bénéficié d’augmentations nettes comprises entre 6 259 et 8 187 dinars. Un enseignant de grade 12 perçoit une hausse de 6 609 dinars, tandis que ceux des grades 13, 14 et 15 voient respectivement leurs salaires augmentés de 6 977, 7 362 et 7 766 dinars.
Pour les enseignants de l’échelon 1, l’augmentation varie entre 6 573 et 8 594 dinars, en fonction du grade occupé. Ainsi, un enseignant du grade 11 perçoit une hausse de 6 573 dinars, alors que celui du grade 16 voit son salaire s’accroître de 8 594 dinars.
Les enseignants classés à l’échelon 3 ont vu leurs salaires augmenter de 7 201 à 9 108 dinars, tandis que ceux de l’échelon 4 ont reçu des hausses allant de 7 515 à 9 425 dinars. Ceux de l’échelon 5 ont obtenu des revalorisations oscillant entre 7 829 et 9 811 dinars.
Les enseignants de l’échelon 6 ont reçu des hausses de 8 134 dinars pour ceux classés au grade 11, et allant jusqu’à 10 207 dinars pour ceux du grade 16. Pour l’échelon 7, les augmentations s’élèvent entre 8 557 et 10 603 dinars, alors que celles des enseignants de l’échelon 8 varient de 8 557 à 10 990 dinars.
Quant aux enseignants classés à l’échelon 9, ils ont vu leurs salaires croître de 8 757 dinars pour le grade 11 à 11 385 dinars pour le grade 16. Enfin, ceux des échelons 10, 11 et 12, éligibles à la retraite, bénéficient d’augmentations nettes allant de 9 003 à 12 563 dinars, selon leur grade.
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