Algérie : les influenceurs risquent de passer à la caisse  

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Le paysage numérique algérien pourrait bientôt connaître un tournant majeur avec la proposition de loi visant à encadrer l’activité des influenceurs sur les réseaux sociaux en Algérie. Abdelkader Aziz, député de l’Assemblée populaire nationale, a révélé que ce projet législatif vise à instaurer des règles strictes pour organiser un secteur devenu incontournable dans le paysage économique et médiatique du pays.

L’influence numérique a explosé ces dernières années, donnant naissance à une nouvelle classe de personnalités publiques capables d’attirer des millions de spectateurs et de générer des revenus colossaux via des collaborations publicitaires et des placements de produits. Toutefois, l’absence d’un cadre juridique clair a souvent posé problème, notamment en ce qui concerne la transparence des activités financières de ces influenceurs. Cette proposition de loi vise donc à y remédier en imposant un système de contrôle rigoureux sur leurs revenus et en les intégrant dans le système fiscal national.

L’initiative cherche à garantir une équité fiscale en s’assurant que les influenceurs contribuent, à l’instar des autres professions, au financement du Trésor public en Algérie. Jusqu’à présent, une grande partie de ces créateurs de contenu bénéficiait d’une forme d’exonération implicite, ne déclarant pas leurs revenus issus des plateformes telles qu’Instagram, Facebook, YouTube ou TikTok. Cette régularisation permettra d’éviter les distorsions économiques et d’assurer une concurrence loyale avec les autres secteurs commerciaux et publicitaires.

Par ailleurs, le projet de loi entend également lutter contre les abus et les dérives constatés ces dernières années. De nombreux influenceurs ont été accusés de promouvoir des contenus trompeurs, des arnaques, voire des messages allant à l’encontre des lois en vigueur en Algérie. La nouvelle réglementation proposerait donc la mise en place de mécanismes de surveillance visant à identifier et sanctionner ces pratiques. Des sanctions pourraient être prévues pour ceux qui diffuseraient des informations mensongères ou contraires aux valeurs et aux intérêts nationaux.

En instaurant un cadre légal, les autorités cherchent à responsabiliser ces nouveaux acteurs du paysage numérique tout en assurant une meilleure protection du public. L’objectif affiché est clair : faire en sorte que les plateformes sociales ne deviennent pas des espaces de chaos, mais plutôt des canaux de communication conformes aux règles du pays. De plus, cette mesure devrait inciter les influenceurs à professionnaliser davantage leur activité et à se conformer aux standards en matière de publicité et de communication.

Au-delà des implications fiscales, cette loi pourrait également rebattre les cartes en matière de contenu digital. Si les plateformes sont soumises à des règles plus strictes, les influenceurs devront adapter leurs stratégies et faire preuve de plus de transparence dans leurs partenariats commerciaux. Il n’est pas exclu que certains d’entre eux se tournent vers d’autres méthodes de monétisation ou modifient leur approche pour éviter d’être dans le viseur des autorités fiscales et de régulation.

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