Algérie : l’importation des voitures de moins de 5 ans rendue possible ?

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Le Projet de Loi de Finances (PLF) 2025 soulève un grand intérêt en Algérie, avec des propositions susceptibles de changer les règles du marché automobile, en particulier en ce qui concerne l’importation de véhicules d’occasion. Actuellement, la réglementation en vigueur restreint fortement l’importation de voitures usagées, et beaucoup d’Algériens se tournent vers des véhicules âgés de plus de 10, voire 20 ans, dont les coûts d’entretien et de sécurité sont problématiques. Avec les propositions contenues dans ce projet de loi, l’Algérie pourrait-elle enfin ouvrir ses portes à une importation plus libre de voitures de moins de 5 ans ?

L’une des propositions les plus controversées et les plus discutées par les députés porte sur la levée des restrictions concernant l’importation de voitures d’occasion de moins de 5 ans en Algérie. Selon cet amendement, les Algériens pourraient acheter des véhicules d’occasion de moins de cinq ans sans la contrainte de revente imposée dans un délai de trois ans. Cette réforme, selon ses défenseurs, pourrait répondre à plusieurs enjeux cruciaux pour le marché automobile du pays.

L’Algérie fait face à un marché de l’occasion où une grande partie des véhicules en circulation sont des voitures âgées de plus de 20 ans, voire parfois des modèles dépassant les 30 ans. Ces voitures, qui dominent encore le marché, sont souvent des modèles peu sûrs et peu confortables. De plus, les coûts d’entretien et les risques liés à la sécurité sont bien plus élevés que pour des véhicules plus récents. Les parlementaires estiment qu’en permettant l’importation de voitures de moins de 5 ans, le marché de l’occasion pourrait se renouveler, offrant ainsi aux consommateurs des voitures plus modernes, avec une meilleure sécurité, une meilleure consommation de carburant, et des technologies plus récentes.

Une autre raison invoquée par les députés pour cette réforme est l’inaccessibilité des véhicules neufs. En Algérie, les voitures neuves sont souvent hors de portée pour une grande partie de la population, en particulier pour les classes moyennes et les fonctionnaires. Ces derniers, en raison de leurs revenus modérés, se retrouvent souvent à devoir acheter des voitures d’occasion vieillissantes, car les modèles neufs sont trop chers, même avec les aides financières de l’État. L’importation de véhicules d’occasion récents à des prix abordables serait donc une solution permettant à une plus grande partie de la population d’accéder à des véhicules de qualité.

L’une des propositions les plus novatrices du projet de loi est la suppression de l’interdiction de revendre un véhicule d’occasion dans les trois ans suivant son acquisition. Actuellement, cette restriction impose une contrainte supplémentaire aux propriétaires de véhicules importés, et certains parlementaires estiment qu’elle constitue une atteinte à la liberté individuelle et à la propriété privée, garanties par la Constitution algérienne. En effet, l’article 60 de la Constitution garantit le droit de propriété et stipule que ce droit ne peut être restreint que dans des cas précis, conformément à la loi et avec indemnisation. En supprimant cette restriction, le gouvernement permettrait aux citoyens de gérer librement leurs biens, en toute transparence.

Un autre élément clé de cette réforme est l’impact économique. En permettant l’importation de véhicules d’occasion de moins de 5 ans, l’État pourrait non seulement dynamiser le marché automobile, mais aussi générer des recettes fiscales grâce aux taxes sur le dédouanement des véhicules. Actuellement, ces taxes représentent une part importante des revenus de l’État, mais la restriction des importations prive l’économie de ces ressources. En permettant aux Algériens d’acheter ces véhicules plus modernes, l’État pourrait non seulement satisfaire une demande croissante mais aussi augmenter les recettes provenant des droits de douane, en attirant une plus grande diversité de consommateurs.

Si le projet de loi soulève de nombreuses attentes, il n’est pas sans défis. L’un des enjeux majeurs réside dans la gestion du processus d’importation et de dédouanement. L’État devra mettre en place des mesures rigoureuses pour éviter que ce marché n’engendre des abus ou une concurrence déloyale avec les constructeurs locaux. La régulation des prix sera également cruciale pour éviter une inflation excessive des coûts de ces véhicules importés.

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