Après des mois d’incertitude et de silence, l’affaire opposant l’USM Alger (USMA) et le RS Berkane, deux clubs majeurs du football africain, connaîtra un tournant décisif. Le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) a enfin programmé une audience officielle pour le 13 novembre prochain. Cet événement marquera un moment clé dans la résolution de ce litige, impliquant plusieurs instances importantes : la Fédération algérienne de football (FAF), la Fédération royale marocaine de football (FRMF), ainsi que la Confédération africaine de football (CAF).
Le conflit entre ces acteurs remonte aux demi-finales de la Coupe de la Confédération de la CAF, où l’USMA avait refusé de jouer contre le RS Berkane. Ce boycott n’était pas un simple désaccord sportif, mais trouvait ses racines dans une controverse autour du maillot arboré par le club marocain. Celui-ci affichait une carte du Maroc incluant les territoires du Sahara occidental, une région objet de tensions géopolitiques historiques entre l’Algérie et le Maroc. Ce geste avait immédiatement été perçu par la partie algérienne comme une provocation politique. Face à cette situation, l’USMA avait pris la décision radicale de ne pas se présenter pour le match, invoquant des motifs politiques et refusant de cautionner ce qu’ils voyaient comme un geste de provocation.
En réaction à ce boycott, la Confédération africaine de football avait décidé de sanctionner l’USMA, infligeant au club une amende de 40 000 dollars pour son refus de jouer. Cette sanction avait immédiatement suscité la colère des dirigeants et supporters de l’USMA, qui estimaient que la CAF n’avait pas tenu compte des motivations politiques légitimes derrière leur décision. Pour l’USMA, il ne s’agissait pas seulement d’un match de football, mais d’un acte de principe face à une question sensible qui dépasse le cadre du sport.
La décision de la CAF a depuis alimenté des tensions entre les deux clubs et, plus largement, entre les deux fédérations nationales. Les partisans de l’USMA ont dénoncé une injustice, affirmant que leur club avait été puni pour avoir défendu des valeurs politiques importantes pour l’Algérie. En revanche, le RS Berkane et la FRMF ont soutenu que l’attitude de l’USMA était injustifiée et que la décision de la CAF était conforme aux règlements sportifs en vigueur.
Le 13 novembre, le TAS entendra donc les différentes parties pour tenter de clarifier cette situation complexe. L’audience sera l’occasion pour l’USM Alger de défendre sa position et d’expliquer les raisons profondes qui ont motivé son refus de jouer. De l’autre côté, la CAF, la FRMF et le RS Berkane auront l’opportunité de justifier les sanctions prises et de réaffirmer leur respect des règles du football.
L’audience, annoncée sur le site du TAS sous le titre : “Hearing 13.11.2024 – TAS 2024/A/10528 FAF & Club USM Alger c/ CAF & FRMF & RS Berkane”, est très attendue par les observateurs du football africain. La décision qui en découlera pourrait avoir un impact majeur non seulement sur les relations entre les clubs, mais aussi sur les relations sportives entre l’Algérie et le Maroc. En effet, au-delà du simple règlement d’un litige sportif, ce cas met en lumière les interactions entre le football et les questions politiques plus larges qui touchent ces deux nations.
L’issue de cette affaire pourrait également influer sur les futures compétitions de la CAF. Si le TAS venait à donner raison à l’USMA, cela pourrait constituer un précédent dans les conflits entre politique et sport en Afrique. À l’inverse, si la décision de la CAF était confirmée, cela enverrait un message clair sur l’indépendance des instances sportives face aux questions géopolitiques.
Quoi qu’il en soit, le 13 novembre sera une date cruciale pour toutes les parties impliquées. Le verdict du TAS sera scruté avec attention non seulement par les clubs concernés, mais aussi par les supporters, les dirigeants du football africain et les observateurs internationaux. Ce dossier, bien plus qu’un simple différend sportif, illustre à quel point le football peut parfois devenir un terrain d’expression des tensions géopolitiques.
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