Dans une atmosphère empreinte de coopération panafricaine et d’engagement stratégique, l’Algérie, par le biais de sa compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach, vient de prendre officiellement les rênes du Forum des centres de recherche, d’innovation et de développement des États membres de l’Organisation des producteurs de pétrole africains (APPO). Cette prise de fonction marque un tournant majeur pour le pays, renforçant son leadership énergétique sur le continent tout en confirmant son rôle historique dans la fondation même de l’APPO en 1987. La passation s’est déroulée lors de la deuxième réunion dudit Forum à Alger, où Sonangol, compagnie pétrolière angolaise, a transmis le flambeau à Sonatrach, représentée par sa direction centrale Recherche et Développement.
Dans un discours fort et structurant, le ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, Mohamed Arkab, a réaffirmé l’engagement profond de l’Algérie à œuvrer pour une coopération énergétique renforcée entre les nations africaines. Il a mis en avant les six décennies d’expérience algérienne dans le domaine des hydrocarbures, soulignant que cette richesse d’expertise est désormais mise à disposition du continent, notamment à travers des institutions de formation de pointe comme l’Institut algérien du pétrole (IAP). Cette approche s’inscrit dans une dynamique de solidarité technique et scientifique, pensée pour construire une véritable renaissance industrielle africaine fondée sur l’énergie.
Le forum, qualifié de catalyseur de transformation par de nombreux intervenants, devient désormais une plateforme de premier plan pour initier des projets communs de recherche et de développement. Dans cette optique, le ministre Arkab a également évoqué l’opportunité d’utiliser les outils novateurs de financement comme la nouvelle Banque africaine de l’énergie pour soutenir cette ambition collective. Il a insisté sur le rôle clé de l’échange de savoir-faire pour structurer des programmes technologiques adaptés aux réalités du continent, tout en cultivant une autonomie stratégique dans la gestion énergétique.
Le secrétaire général de l’APPO, Dr Omar Farouk Ibrahim, a tenu à rappeler le rôle prépondérant joué par l’Algérie lors de la création de l’organisation. Il a salué les efforts intenses déployés à l’époque par les responsables algériens pour convaincre leurs homologues africains d’unir leurs forces sous cette bannière commune. Ce soutien historique, selon lui, ne fait aujourd’hui que se prolonger, avec la même conviction et la même ambition partagée.
Sur le plan technique, les résultats de Sonatrach en matière d’innovation parlent d’eux-mêmes. Le PDG du groupe, Rachid Hachichi, a révélé que près de 30 brevets ont été déposés au cours des trois dernières années, un chiffre spectaculaire comparé à l’unique brevet enregistré en 2020. Près de 40 projets de recherche ont été initiés, avec un taux impressionnant de 70 % menés dans un cadre de partenariat, tant sur le plan national qu’international. Des conventions ont aussi été signées avec sept universités algériennes afin de créer des laboratoires mixtes, concrétisant la volonté de tisser des liens étroits entre l’industrie et le milieu universitaire.
La prise de présidence du Forum par Mustapha Benamara, directeur central Recherche et Développement chez Sonatrach, s’inscrit dans cette continuité stratégique. Dans sa déclaration, il a mis en avant l’immense potentiel énergétique du continent, insistant sur le rôle fondamental que la recherche et l’innovation doivent jouer pour transformer ces ressources en richesse durable. Il a aussi pointé l’urgence d’investir dans les nouvelles technologies, de renforcer les compétences locales et d’encourager une synergie active entre les pays membres.
Quant à Vladimir Gabriel Machado, directeur exécutif Recherche et Développement de Sonangol et président sortant du Forum, il a appelé à une intensification des efforts conjoints en matière de recherche. Il a souligné l’importance de la numérisation comme levier pour surmonter les défis auxquels fait face l’industrie pétrolière africaine, tout en réaffirmant l’importance cruciale d’un dialogue permanent entre les États pour une avancée commune.
L’APPO, qui réunit 15 États membres, dont l’Algérie, et deux pays observateurs, incarne un espace stratégique de coopération énergétique pour l’Afrique. L’arrivée de Sonatrach à la tête du Forum est perçue comme une opportunité nouvelle pour accélérer la convergence des politiques énergétiques africaines autour d’un objectif de développement durable, innovant et souverain. L’Algérie, fidèle à son rôle de moteur continental, démontre une fois encore que son influence ne se limite pas à ses réserves, mais s’étend bien à sa capacité à guider, à inspirer et à construire l’avenir énergétique de l’Afrique.
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