L’Algérie veut utiliser l’IA pour traiter un cancer, qui fait des ravages 

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À Constantine, la deuxième édition du colloque national sur la médecine et la chirurgie rénale et urologique s’est tenue dans une ambiance studieuse, focalisée sur un enjeu crucial : le cancer de la prostate. Cette rencontre, organisée par l’Association Cirta des chirurgiens urologues, a été l’occasion pour des experts venus d’Algérie et de l’étranger de plaider pour l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans le processus diagnostique de cette maladie.

Selon eux, il est impératif d’associer les technologies les plus avancées à l’expertise du médecin pour optimiser la précision du diagnostic et accélérer la mise en œuvre des traitements. Le professeur Riad Sayoud, président de l’association organisatrice, a précisé dans son allocution d’ouverture que cette édition est intégralement dédiée aux pathologies prostatiques. Il a cité notamment le cancer, l’hypertrophie bénigne de la prostate, les troubles urinaires, les mictions fréquentes, ainsi que l’infertilité au sein du couple. Il a insisté sur la nécessité d’une formation continue dans les domaines de la robotique et de l’intelligence artificielle afin d’anticiper les évolutions rapides dans cette spécialité médicale et de mieux gérer les complications susceptibles d’apparaître lors des interventions chirurgicales.

L’intervention du Dr Tarek Djellouat, néphrologue à l’hôpital de Perpignan en France, a particulièrement marqué les participants. Dans sa communication intitulée « Chirurgie du cancer de la prostate assistée par robot doté d’intelligence artificielle », il a mis en avant les gains considérables que permettent les dispositifs chirurgicaux robotisés dans les opérations d’ablation de la prostate. Il a évoqué avec précision la technique de la laparoscopie robotisée, qui réduit considérablement les risques pour le patient tout en améliorant la précision des gestes médicaux. Le Dr Djellouat a également souligné l’apport considérable de l’imagerie par résonance magnétique dans l’évaluation du stade du cancer, cette technologie permettant d’affiner la stratégie thérapeutique en fonction de l’évolution de la tumeur.

Le colloque a aussi été le théâtre d’un appel à la sensibilisation, porté par le Dr Mustapha Mahdi Saker, spécialiste en urologie à l’Etablissement hospitalier spécialisé Abdelssalam Daksi de Constantine. Selon lui, le succès d’un traitement repose avant tout sur la rapidité du diagnostic. Il a insisté sur l’importance d’encourager les hommes à surmonter les tabous sociaux et à consulter dès les premiers symptômes, soulignant que le dépistage précoce reste l’arme la plus efficace pour lutter contre le cancer de la prostate. L’expert a évoqué les réticences persistantes chez certains patients, freinés par la gêne ou l’incompréhension autour des examens urologiques. Une évolution des mentalités s’impose, selon lui, pour que le corps médical puisse intervenir à un stade où les chances de guérison sont encore élevées.

La première journée de cette rencontre scientifique, qui se tient dans un hôtel de la ville de Constantine, a été marquée par une série de communications de haut niveau. Des experts venus de l’université de Constantine, de l’hôpital de Sétif, d’un centre hospitalier français, mais aussi de plusieurs laboratoires spécialisés dans l’étude des pathologies cancéreuses ont participé activement aux discussions. Les interventions ont porté sur divers aspects du diagnostic et du traitement du cancer de la prostate, de la précision des techniques endoscopiques à l’évolution des approches thérapeutiques intégrant les technologies émergentes.

La session inaugurale s’est notamment intéressée à l’évolution du rôle du médecin généraliste dans le parcours de soin, à la chirurgie robotique comme solution d’avenir, ainsi qu’aux procédures endoscopiques actuellement en cours d’adoption dans plusieurs établissements hospitaliers à travers le pays. L’objectif affiché reste de favoriser la synergie entre praticiens et chercheurs afin d’élever le niveau de prise en charge dans le domaine urologique. L’événement s’inscrit pleinement dans la stratégie nationale visant à hisser les soins spécialisés à un niveau d’excellence, en encourageant la modernisation des pratiques médicales et en stimulant les échanges scientifiques.

Ce colloque vient donc confirmer la volonté de l’Algérie de s’aligner sur les standards internationaux en matière de médecine de précision, en privilégiant le recours à l’IA. En soutenant l’usage de l’intelligence artificielle (IA) dans le diagnostic du cancer, les spécialistes affirment leur engagement à relever les défis posés par les pathologies complexes, avec l’ambition claire de proposer des traitements plus rapides, plus fiables et mieux adaptés aux besoins de chaque patient en Algérie.