Algérie actualité – Le ministre de l’industrie et des mines, Ferhat Aït Ali Braham, est au coeur d’une vive polémique en Algérie. Le ministre a en effet suscité la colère, suite à des déclarations sur l’importation des véhicules de moins de 3 ans.
Ce lundi 28 décembre, Ferhat Aït Ali Braham a en effet déclaré, sur les ondes de la chaîne 1 de la radio nationale, que l’Algérie ne comptait pas importer de véhicules. Selon le ministre de l’industrie, le pays « a d’autres priorités », et la crise économique que traverse l’Algérie ne lui permet pas de revenir à l’importation des véhicules de moins de 3 ans. « Avec la baisse des réserves de change, des prix de pétrole, nous devons préserver les réserves, unique garantie du dinar et de la souveraineté du pays pour le fonctionnement de l’économie et de la vie publique », a dit Ferhat Aït Ali Braham.
Toujours dans le même sillage, le ministre de l’industrie a cité l’article 110 de la loi des finances 2020. Cet article, qui consacre un retour à l’importation des véhicule d’occasion « n’est pas applicable et ne sert pas l’économie nationale », a-t-il dit. Le ministre a ainsi tranché sur cette question en indiquant que l’Algérie n’avait « ni reporté, ni gelé » l’importation des véhicules d’occasion.
Les déclarations du ministre de l’industrie suscitent la polémique en Algérie
Ces déclarations du ministre de l’industrie n’ont pas manqué de susciter la polémique en Algérie. Ainsi, le sénateur du FLN, Abdelouahab Benzaim a notamment réagi en affirmant que l’article 110 dont a parlé le ministre « est une loi adoptée par le Parlement avec ses deux chambres ». « On ne peut pas la supprimer par une simple déclaration à la radio », a ajouté le représentant à la chambre haute du parlement algérien. Le même sénateur a également fait état d’un mécontentement au sein du sénat suite aux déclaration de Ferhat Aït Ali Braham. « Au sénat, nous considérons que les déclarations du ministre sont une atteinte et une ingérence dans les prérogatives du Parlement. Ce qui est totalement inacceptable », a-t-il indiqué dans une déclaration au site TSA, ajoutant que le sénat avait l’intention d’adresser une question orale au ministre de l’industrie suite à sa déclaration.
De son côté, l’Association de protection et d’orientation du consommateur (Apoce) a également réagi par le biais de son président Mustapha Zebdi. « En faisant fi d’une loi votée par le Parlement, cela revient à remettre en cause la crédibilité des parlementaires qui l’ont adoptée ainsi que les nombreux départements et institutions qui ont participé à la préparation du texte de loi. », a notamment estimé M.Zebdi dans une déclaration au même média sus-cité. « Nous ne partageons pas du tout la vision du ministre », a-t-il ajouté, estimant que si « le véhicule n’est pas une priorité pour le ministre, [il] l’est pour le consommateur algérien ».
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