Maghreb actualité – L’affaire des trois algériens assassinés dans un bombardement de l’armée du Maroc au Sahara Occidental continue de susciter colère et indignation en Algérie.
Trois algériens ont en effet été assassinés, lundi 1er novembre dans un bombardement au Sahara Occidental. Les trois victimes, qui faisaient la liaison entre Ouargla et Nouakchott (Mauritanie) ont été tuées alors qu’elles se trouvaient au bord d’une route située dans la portion du territoire du Sahara Occidental contrôlée par le Front Polisario.
Selon un témoignage relayé par la chaîne BBC Arabic, les trois victimes s’étaient arrêtées pour déjeuner vers 11h00, quelques instants avant d’être ciblées par un drone de l’armée marocaine. « Ils nous ont invités à manger mais nous nous sommes excusés. En les quittant, un obus est tombé sur eux alors qu’ils étaient adossés aux pneus de leurs camions », raconte une femme témoin du drame citée par le même média. La même interlocutrice a fait état de la chute d’un deuxième obus quelques instants plus tard.
Algériens assassinés par le Maroc : l’Algérie réagit
De son côté, la présidence algérienne a réagi à l’affaire des trois algériens assassinés par l’armée du Maroc au Sahara Occidental. Dans un communiqué relayé par l’APS, la première institution du pays a ainsi fait état d’un acte « barbare » perpétré grâce à « un armement sophistiqué » et qui « ne restera pas impuni ».
Les proches des victimes sont quant à eux toujours sous le choc après ce qui s’est passé. Dans des témoignages diffusés par la télévision publique ENTV, un ami de l’une des victimes originaire de Ouargla a notamment fait part de son incompréhension face à ce qui s’est passé. « Étaient-ils partis pour faire la guerre ? Ou bien avaient-ils transporté des produits prohibés ? », s’est-il interrogé.
Les témoignages s’accordent tous à dire que les trois victimes étaient des gens « humbles et débordant d’honnêteté et de générosité ». « Pourquoi le tuer ? Que leur a-t-il fait ? C’est un innocent et désarmé », s’indigne un autre proche de la victime originaire de la ville de Ouargla, dans le Sud algérien.
Le ministre des affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra a quant à lui saisi l’Organisation des nations unies (ONU) et l’Union africaine sur cette affaire. Le chef de la diplomatie algérienne a ainsi dénoncé un acte « d’une gravité extrême » qui relève du « terrorisme d’État ».
« L’emploi par l’Etat occupant d’un armement sophistiqué meurtrier pour entraver la libre circulation de véhicules commerciaux dans un espace territorial sur lequel il n’a aucun droit, constitue un acte de fuite en avant », a notamment soutenu Ramtane Lamamra, qui souligne « la volonté et la capacité de l’Algérie d’assumer ses responsabilités en matière de protection de ses ressortissants et de leurs biens en toutes circonstances »
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