Les Algériens de France, comme de nombreux jeunes actifs, se retrouvent de plus en plus souvent confrontés à des difficultés financières récurrentes. Pour ces Algériens installés en France, la gestion de l’argent devient une problématique centrale. Une étude récente menée par Lesfurets.com en partenariat avec CSA Research révèle que 22 % des Français sont à découvert dès le 16 du mois, un chiffre qui monte à 35 % chez les 25-34 ans, une tranche d’âge où les Algériens de France sont fortement représentés. Le lien entre cette réalité et les habitudes de consommation montre que, pour beaucoup, mieux gérer son argent est devenu non seulement une priorité mais parfois une urgence.
Face à ces défis financiers, de nombreuses méthodes dites radicales émergent. Ces méthodes, largement partagées sur les réseaux sociaux, sont adoptées aussi bien par les Algériens vivant en France que par d’autres communautés soucieuses de reprendre le contrôle sur leurs finances. L’une de ces méthodes, appelée le « 50-30-20 », consiste à répartir son argent en trois parts : 50 % pour les dépenses essentielles, 30 % pour les loisirs, 20 % pour l’épargne. Cette répartition est pensée pour aider les Algériens, comme d’autres citoyens en France, à mieux anticiper leurs besoins mensuels, à mieux gérer leur argent, et à éviter les découverts prématurés.
Mais une autre méthode encore plus marquante fait sensation, notamment chez les plus jeunes : le « cash stuffing ». Cette technique consiste à retirer tout son argent en début de mois et à le répartir physiquement dans des enveloppes dédiées à chaque type de dépense. Ainsi, des Algériens en France, soucieux de ne pas dépasser leur budget, rangent leur argent dans des enveloppes portant les mentions « courses », « loisirs », « santé » ou encore « transports ». Le fait de manipuler son argent en espèces et de voir concrètement ce qu’il reste aide à limiter les excès. Cela permet aussi de mieux visualiser ses priorités et de prendre conscience de la valeur de chaque dépense. Pour de nombreux Algériens de France, cette méthode représente une solution simple, concrète, et accessible à tous pour mieux gérer son argent au quotidien.
Cependant, ces techniques manuelles, bien que redoutablement efficaces, ne suffisent plus à répondre aux attentes d’une génération ultra-connectée. En parallèle, des applications et néobanques voient le jour et proposent des outils numériques spécifiquement pensés pour une meilleure gestion de l’argent. L’exemple le plus récent est celui de Sumeria, une néobanque lancée en mai 2024, qui propose un « calendrier des dépenses » intégré dans son application mobile. Ce calendrier permet à chaque utilisateur, y compris aux Algériens de France, de suivre en temps réel ses dépenses, prélèvements et mouvements d’argent. Grâce à un système de couleurs et une interface intuitive, cette fonctionnalité transforme la gestion de l’argent en une expérience plus visuelle, moins stressante, et mieux adaptée aux besoins modernes.
Cyril Chiche, fondateur de Lydia et de Sumeria, affirme que ces outils visent à répondre à une anxiété croissante vis-à-vis de l’argent. Une étude IFOP citée par ses équipes indique que 67 % des 18-34 ans – dont de nombreux Algériens vivant en France – aspirent à un rapport plus « apaisé » à l’argent. Parmi eux, 30 % placent en tête de leurs attentes la possibilité de suivre plus précisément leurs dépenses et leur épargne. Ce besoin d’outils simples, visuels et interactifs pousse les Algériens à se tourner vers des solutions numériques, capables de les accompagner jour après jour dans la gestion de leur argent, sans forcément recourir à des méthodes extrêmes.
D’autres applications participent à cet élan : Bankin’, Wallet, Linxo ou encore Spendee. Chacune propose des interfaces différentes mais répond à un objectif commun : aider les utilisateurs, dont une part significative d’Algériens de France, à mieux gérer leur argent, à anticiper les risques de découvert, à visualiser les postes de dépenses les plus importants. Certaines permettent même d’envoyer des alertes en cas de dépassement budgétaire, ou de donner des conseils personnalisés pour optimiser l’utilisation de son argent.
Pour les Algériens installés en France, jongler avec les loyers élevés, les charges, les abonnements, les envois d’argent vers le pays d’origine, les imprévus médicaux et les déplacements familiaux, tout en essayant de mettre de l’argent de côté, est un vrai défi. Les solutions traditionnelles montrent leurs limites. Entre l’usage du cash stuffing, la rigueur du 50-30-20 et les outils intelligents comme ceux de Sumeria ou Bankin’, les Algériens de France explorent donc des méthodes diverses pour prendre le contrôle de leur argent.
Ainsi, la question n’est plus de savoir s’il faut mieux gérer son argent mais comment le faire efficacement. Pour les Algériens résidant en France, les méthodes dites radicales ne sont plus seulement une tendance, elles deviennent un levier de survie budgétaire. Et dans une société en constante évolution, où les défis économiques ne cessent de croître, maîtriser l’usage de son argent, pour les Algériens comme pour tout citoyen en France, est plus qu’une habitude : c’est une nécessité.