Algériens de France : François Hollande enfonce Retailleau

François Hollande

Le 6 février 2025, une décision importante a secoué le ministère de l’Intérieur français et attiré l’attention de nombreux observateurs politiques. Le tribunal administratif de Melun a en effet annulé l’Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) du célèbre influenceur algérien Boualem Naman, mieux connu sous le nom de Doualemn. Cette décision est intervenue alors que l’homme, âgé de 59 ans, était placé en rétention administrative au centre du Menil-Amelot. Cet événement, qui fait partie d’une affaire judiciaire complexe, a été vivement commenté par François Hollande, ancien président de la République, qui n’a pas manqué de critiquer les actions du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.

L’influenceur, avec ses 168 000 abonnés sur TikTok, est au cœur d’une polémique judiciaire après avoir été accusé d’inciter à la violence dans une vidéo en ligne. Les autorités françaises avaient initialement ordonné son expulsion en raison de ses propos, jugés menaçant pour la sécurité publique, mais la justice a estimé que la procédure d’expulsion était mal engagée. Le tribunal de Melun a annulé l’OQTF en raison d’une mauvaise application de la loi. En effet, Boualem Naman, qui possédait un titre de séjour valide, ne pouvait être soumis à une OQTF, car ce type de mesure concerne généralement les étrangers en situation irrégulière. Les services de Bruno Retailleau ont annoncé leur intention de faire appel de cette décision, mais les avocats de Doualemn ont salué la décision du tribunal, la qualifiant de « logique » et dénonçant ce qu’ils appellent une « rétention illégale » depuis la fin janvier.

François Hollande, invité à réagir sur BFM TV, a exprimé sa déception vis-à-vis de la gestion de l’affaire par Bruno Retailleau, en affirmant : « Bruno Retailleau, il faut qu’il connaisse la loi, ça me peine de le dire. » Il a ajouté que, selon lui, la loi n’avait pas été correctement appliquée dans cette situation et que le ministre de l’Intérieur avait fait une erreur en poursuivant l’OQTF alors que l’individu disposait d’un titre de séjour en règle. « Dans le cas de l’influenceur algérien ‘Doualemn’, le tribunal a annulé l’OQTF, il était avec un titre de séjour régulier, il ne pouvait donc pas être sous OQTF », a-t-il précisé. François Hollande a également souligné que l’expulsion de Doualemn aurait dû être traitée par un simple arrêté d’expulsion et non par une procédure d’OQTF. Il a insisté : « Je lui dis à Retailleau appliquez la loi, ne la changez pas, vous l’avez mal appliquée. »

L’affaire a pris une autre tournure lorsque l’Algérie a refusé de recevoir son ressortissant, ce qui a encore compliqué la situation. François Hollande a aussi tenu à rappeler que ce n’était pas un tribunal algérien qui avait annulé l’OQTF, mais bien un tribunal français. « Je ne donne pas de point à l’Algérie qui a refusé de recevoir son ressortissant et l’a refoulé. Ce n’est pas un tribunal d’Algérie qui a annulé l’OQTF, c’est un tribunal français », a-t-il déclaré. La tension entre les deux nations, déjà tendue en raison de divers sujets diplomatiques, s’est ainsi exacerbée avec cet incident.

Malgré la décision de justice qui permet à Doualemn de sortir de rétention, la situation ne semble pas être close. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, en réponse à la décision judiciaire, a exprimé son désaveu et a fait savoir qu’il souhaitait changer certaines règles. Sur LCI, il a évoqué la nécessité de revoir certaines lois, affirmant qu’il y avait des « points sur lesquels on doit changer la loi » et ajoutant que la France devait adopter des règles juridiques qui « protègent la société française ».

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