Depuis plusieurs jours, une rumeur persistante circule sur les réseaux sociaux, notamment TikTok et X, alimentant l’inquiétude chez de nombreux internautes, y compris parmi les Algériens de France. Cette fausse information prétend qu’à partir de 2026, tout achat supérieur à 1.000 euros sera automatiquement signalé aux services fiscaux. Cette annonce, qui a déclenché des vagues de réactions virales en France, touche particulièrement les Algériens vivant en France, souvent actifs économiquement et soucieux de la surveillance de leurs achats. La vidéo à l’origine de cette rumeur présente une voix automatisée annonçant que chaque achat dépassant ce seuil entraînera la transmission des données personnelles à l’administration fiscale, pour permettre de recouper les dépenses avec les déclarations de revenus. De nombreux Algériens vivant en France ont relayé l’information, parfois avec inquiétude, parfois avec colère, soulignant leur crainte d’une surveillance accrue de leurs habitudes de consommation et de leurs achats.
Pourtant, cette information est totalement fausse. Aucun projet de loi, ni en cours ni à l’étude, ne mentionne une telle obligation. Aucun texte officiel ne prévoit que les achats de plus de 1.000 euros soient systématiquement signalés. Aucun débat n’a été tenu au Parlement, et aucune mesure du genre n’a été annoncée par le gouvernement. Pourtant, les auteurs de la vidéo ont cité à tort le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau comme étant à l’origine de cette soi-disant loi, alors qu’il n’occupe même pas cette fonction. Cela n’a pas empêché la diffusion virale du contenu, notamment auprès de nombreuses communautés, dont les Algériens vivant en France, qui sont très actifs sur TikTok et X.
La confusion est d’autant plus grande que les Algériens installés en France, souvent exposés à des questions liées à la fiscalité ou au transfert d’argent, sont attentifs à ce type d’annonce. L’idée que leurs achats de plus de 1.000 euros puissent être automatiquement scrutés inquiète, car elle renforce le sentiment de contrôle permanent. Ces achats, qui peuvent concerner des biens de consommation courante comme un ordinateur, un téléphone ou une réservation de voyage, sont fréquents dans la communauté des Algériens en France. Certains internautes ont exprimé leur désarroi face à ce qu’ils perçoivent comme une nouvelle atteinte à leur vie privée, et les commentaires se sont multipliés : “On ne pourra même plus faire des achats tranquilles”, “Les Algériens en France vont être encore plus surveillés”, “C’est du flicage pur et simple”. Le mot “dictature” est même revenu dans plusieurs messages.
Mais la réalité est toute autre. En France, la législation encadre effectivement les paiements en espèces, avec un plafond à 1.000 euros pour toute transaction entre un particulier et un professionnel si le particulier réside fiscalement en France. Cela vise surtout à limiter les fraudes et le blanchiment d’argent. Cependant, aucun texte n’indique qu’un achat par carte bancaire ou virement de plus de 1.000 euros soit systématiquement communiqué aux impôts. Cette limite concerne les espèces uniquement, pas les achats électroniques. Malgré cela, la confusion a été exploitée par des comptes se présentant comme “informations” sur TikTok, qui publient plusieurs vidéos par jour, toujours sur le même modèle : musique dramatique, voix synthétique, affirmations chocs sans source, et promesse d’une surveillance accrue. Le public visé semble souvent être les diasporas sensibles aux questions de liberté individuelle, notamment les Algériens installés en France, qui réagissent vivement à l’idée d’un traçage systématique de leurs achats.
Le phénomène n’est pas nouveau. La viralité de ces vidéos repose sur la peur de perdre le contrôle de ses finances, peur que certains diffuseurs instrumentalisent. Les Algériens de France, parfois déjà méfiants vis-à-vis des institutions, deviennent ainsi des cibles faciles pour ces campagnes de désinformation. Les achats de plus de 1.000 euros sont une réalité courante, et leur association systématique à une mesure de surveillance automatique alimente des fantasmes. Cette désinformation n’est donc pas anodine. Elle illustre à quel point les fausses nouvelles trouvent un terreau fertile quand elles jouent sur les craintes profondes, et comment elles peuvent semer le trouble, particulièrement dans des communautés comme celle des Algériens de France.