Immigration – Algérie visas et voyages – Un avocat français a sonné l’alarme concernant la pratique du « Sharenting », lançant ainsi un avertissement aux parents résidant en France, y compris les Algériens.
Capturer en photo ou en vidéo son enfant soufflant ses bougies, jouant ou dormant, pour ensuite partager ces images sur les réseaux sociaux : de nombreux parents le font naturellement pour documenter leur quotidien. Cette habitude a même reçu un nom : le « sharenting », une contraction des termes anglais « share » (partager) et « parenting » (parentalité). Bien que largement répandu voire considéré comme anodin, le « sharenting » peut en réalité être une pratique dangereuse.
Le terme a été introduit pour la première fois en 2012 par le journaliste américain Steven Leckart dans le Wall Street Journal, pour désigner les parents qui publient des photos de leurs enfants sur divers réseaux sociaux tels que TikTok, Facebook ou Instagram, sans leur consentement. Cette action peut être motivée par une simple envie de partage ou dans l’objectif de gagner en popularité.
Cependant, cette exposition excessive comporte des risques pour les enfants. Une étude britannique a estimé qu’en moyenne, un enfant apparaît sur 1 300 photos publiées en ligne d’ici l’âge de 13 ans. En d’autres termes, lorsque l’enfant atteint l’âge légal pour s’inscrire sur les réseaux sociaux, son empreinte numérique est déjà considérable. Ces photos deviennent une cible pour les individus malveillants, et les parents perdent alors tout contrôle sur les images mises en ligne. Les prédateurs sexuels détournent ces photos, les modifient puis les partagent sur des sites illégaux, montrant des enfants, parfois des bébés, dans des poses dénudées ou à peine vêtus.
De plus, les photos peuvent être manipulées à l’aide d’intelligence artificielle. Ces créations, appelées « deepfakes », peuvent générer des vidéos réalistes qui reproduisent des voix, des expressions et des mimiques. Ainsi, il est devenu extrêmement facile d’usurper une identité de manière précise, et cette tendance ne montre pas de signes d’arrêt.
« Quand on analyse les fichiers numériques des criminels impliqués dans des affaires de pédopornographie, on constate que de nombreuses photos non explicitement pornographiques, provenant notamment des réseaux sociaux, sont retrouvées », alerte Maître Anthony Bem sur RMC.
Algériens de France, Sharenting : quelles sont les solutions ?
Plusieurs solutions peuvent être mises en place pour limiter ces abus. Un projet de loi porté par le député Bruno Studer, adopté par l’Assemblée nationale en mars dernier, a défendu le respect du droit à l’image des enfants, en permettant à un juge de retirer le droit à l’image d’un enfant à un parent et de le transférer à un tiers, en cas d’atteinte à la dignité.
En attendant la mise en application de cette loi, des mesures telles que la gestion des abonnés sur les comptes où des photos d’enfants sont publiées, la mise en privé des comptes ou encore le masquage des visages et des signes distinctifs demeurent les méthodes les plus recommandées par les familles. Cependant, la solution la plus simple, bien que peut-être utopique, reste de ne rien publier du tout.
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