Les Algériens de France, souvent en quête de solutions économiques pour voyager en Europe, sont nombreux à se tourner vers Ryanair. La compagnie irlandaise low cost, réputée pour ses tarifs particulièrement attractifs, dessert un grand nombre de destinations européennes au départ de plusieurs aéroports français, notamment celui de Beauvais, à proximité de Paris. Si ce modèle attire une clientèle variée, il séduit particulièrement les voyageurs issus de la diaspora algérienne, qui l’utilisent pour leurs déplacements professionnels, touristiques ou familiaux à travers le continent. Mais ces voyageurs algériens basés en France devront désormais composer avec une nouvelle règle stricte qui pourrait leur coûter cher, à savoir 100 euros
Depuis le 1er mai, Ryanair applique une pénalité de 100 euros à tout passager se présentant au comptoir d’enregistrement moins de 40 minutes avant le départ de son vol, y compris ses nombreux clients algériens établis en France. La compagnie qualifie ce surcoût de « frais de départ manqué », une appellation technique pour désigner une politique bien réelle. Le passager qui arrive en retard à l’enregistrement, ou même celui qui espère embarquer sur un autre vol après avoir manqué le sien, devra s’acquitter de cette somme s’il veut poursuivre son voyage avec Ryanair.
Ce tour de vis s’inscrit dans une volonté affichée d’améliorer la ponctualité. Ryanair, dont la rentabilité repose en grande partie sur une rotation rapide de ses avions, ne peut se permettre des retards à répétition. Un embarquement retardé de quelques minutes peut suffire à désorganiser toute une série de vols. En sanctionnant financièrement les retardataires, la compagnie espère dissuader les comportements qui nuisent à l’efficacité de sa logistique. Dans ses conditions générales de transport mises à jour, elle insiste : les comptoirs ouvrent deux heures avant le vol et ferment strictement quarante minutes avant le décollage. Passé ce délai, l’accès au vol est perdu, sans remboursement possible, sauf communication contraire effectuée à l’avance.
Ryanair ne dessert pas l’Algérie, mais elle constitue une solution prisée par de nombreux Algériens résidant en France pour se déplacer à moindre coût dans l’espace Schengen. Pour rejoindre des proches en Espagne, visiter l’Italie ou faire un aller-retour en Belgique, les voyageurs maghrébins optent pour cette compagnie dont l’offre s’étend sur tout le territoire européen. Le prix des billets, parfois symbolique, peut toutefois s’alourdir rapidement si l’on ne respecte pas scrupuleusement les règles. Cette nouvelle mesure vient s’ajouter à une liste déjà fournie de frais supplémentaires, comme les 55 euros facturés aux passagers qui préfèrent s’enregistrer à l’aéroport plutôt qu’en ligne.
La stratégie de Ryanair consiste depuis des années à offrir des prix d’appel très bas, puis à facturer des services que d’autres compagnies incluent dans le prix du billet. Bagages en cabine, choix du siège, priorité d’embarquement, tout devient option. Et bientôt, même la carte d’embarquement papier disparaîtra : à partir de novembre, seuls les supports numériques seront acceptés, dans une volonté de dématérialisation complète. Aujourd’hui, seuls 20 % des passagers utilisent encore le format papier, preuve que la transition est déjà bien engagée.
Ce tournant vers une gestion plus stricte du temps et des procédures marque une évolution claire dans la philosophie de la compagnie. Ceux qui utilisent Ryanair par souci d’économie devront redoubler de rigueur pour ne pas voir le prix de leur billet s’envoler à cause d’un simple retard. En multipliant les règles strictes et les pénalités, Ryanair mise sur l’efficacité maximale de ses opérations, mais aussi sur la discipline de ses passagers. Une stratégie qui peut convenir à ceux qui planifient leur voyage dans les moindres détails, mais qui pourrait pénaliser les voyageurs moins organisés, y compris parmi les nombreux Algériens de France qui empruntent ses vols chaque année pour parcourir l’Europe.