Gabriel Attal, président du parti Renaissance, a récemment exprimé avec clarté et fermeté sa position sur plusieurs questions sensibles qui secouent le débat public en France. Dans un entretien donné au Parisien le 24 mai 2025, il a démenti toute idée d’un virage à droite de son mouvement, tout en réaffirmant son engagement à défendre une République ferme et une autorité renforcée. Attal insiste sur le fait que Renaissance ne partage pas les mêmes orientations que Les Républicains, notamment celles portées par Bruno Retailleau, qui critique sans cesse l’Algérie, et avec qui il souligne « de profondes différences ». « Mon combat a toujours été de remettre l’autorité au milieu du village », déclare-t-il. « Je l’assume : il n’y aura pas de France apaisée sans une République ferme. Ce n’est pas une question de droite ou de gauche », ajoute-t-il, réfutant ainsi toute étiquette partisane simpliste.
Au cœur de son intervention, Gabriel Attal a abordé la question de l’interdiction du port du voile dans l’espace public pour les mineures de moins de 15 ans, une mesure qu’il prévoit de proposer lors d’une convention régalienne organisée par Renaissance le 26 mai. Selon lui, « une femme qui décide librement de porter le voile doit pouvoir le faire ». Cependant, il s’interroge sur la liberté réelle des enfants contraintes à se voiler dès 8 ou 9 ans : « Mais où est la liberté d’une enfant de huit ou neuf ans à qui l’on impose de se voiler ? » Cette nuance est cruciale, car elle distingue clairement sa position de celle de Bruno Retailleau, qui adopte une posture beaucoup plus tranchée à l’égard de l’Algérie et des musulmans, allant jusqu’à réclamer « à bas le voile ». Pour Gabriel Attal, il ne s’agit pas de stigmatiser le voile lui-même, mais de protéger la liberté des mineures face à une pression familiale ou communautaire.
Il précise également au sujet de Bruno Retailleau, qui faut-il le rappeler tacle à maintes reprises l’Algérie et les Algériens : « Nous ne l’avons pas attendu pour interdire l’abaya et agir pour protéger nos enfants », soulignant ainsi que Renaissance agit avec constance et rigueur, sans céder à une simple course aux mesures symboliques. Cette déclaration intervient alors que le gouvernement français vient de présenter un rapport sur la place des Frères musulmans en France, lors d’un Conseil de défense à l’Élysée.
Gabriel Attal entend également proposer la création d’un délit spécifique pour sanctionner les parents qui contraindraient leurs filles mineures à porter le voile. À ce sujet, son entourage commente : « Forcer une femme à porter le voile, c’est atteindre à sa dignité. C’est un signe d’emprise et d’inégalité entre les femmes et les hommes ». Cette proposition vise à renforcer la protection juridique des mineures dans un contexte où la question du voile est devenue un enjeu de société majeur, mêlant libertés individuelles, laïcité, et lutte contre les discriminations.
Interrogé sur la nature de ce combat, Gabriel Attal insiste : « Ce n’est pas une question de droite ou de gauche. Il faut remettre l’autorité au milieu du village. » Cette phrase résume son approche politique, centrée sur la fermeté républicaine plutôt que sur un positionnement partisan traditionnel. Il souligne aussi que « Renaissance, ce n’est pas LR », mettant en avant la singularité de son mouvement et refusant toute assimilation à la droite classique.
Les réactions critiques n’ont pas manqué, notamment au sein de la majorité. Certains anciens ministres ont déploré le manque d’étude constitutionnelle approfondie des mesures envisagées. Une proche du président de la République a rappelé que « l’abaya ça a marché parce que c’était l’école », en référence à une précédente interdiction ciblée, et a estimé que Gabriel Attal « a cru qu’il pouvait recommencer », dénonçant un possible excès dans l’application de nouvelles règles.
Malgré ces critiques, Gabriel Attal persiste et signe. Il affirme que la question du voile ne peut pas être traitée à la légère, notamment lorsqu’elle concerne des mineures « dont la liberté est mise en cause dès leur plus jeune âge ». Il rappelle que la République doit se montrer ferme pour « garantir la liberté de chacun, surtout celle des plus vulnérables ». Il insiste aussi sur le fait que ces mesures visent à « protéger la dignité humaine et à lutter contre toute forme d’emprise ».