L’Algérie, riche en ressources naturelles telles que le phosphate, le fer et le lithium, possède aujourd’hui une opportunité stratégique de se positionner sur l’échiquier mondial des énergies propres. C’est le point de vue du Pr Karim Zaghib, chercheur algérien de renom établi au Canada, qui s’est exprimé sur les ondes de la radio nationale en exposant une vision claire et structurée de la manière dont le pays pourrait tirer parti de ses richesses naturelles. Fort d’un impressionnant bagage scientifique comprenant 63 licences technologiques dans le domaine des batteries électriques, utilisées à 70 % par Tesla et à 100 % par les géants chinois de l’automobile, ce spécialiste ambitionne de transférer ce savoir-faire vers son pays d’origine afin d’y bâtir une véritable industrie du lithium.
Pour le chercheur Karim Zaghib, l’Algérie détient non seulement les matières premières essentielles à la fabrication des batteries LFP (lithium-fer-phosphate), mais elle dispose également de l’écosystème géologique et énergétique nécessaire pour asseoir une transformation industrielle durable. Selon ses déclarations, le fer, le phosphate et le lithium constituent la base d’un avenir énergétique basé sur l’innovation technologique et le stockage de l’énergie propre. Dans un contexte mondial marqué par la transition vers les énergies renouvelables, la demande en métaux critiques explose, et le lithium, pilier des batteries lithium-ion, se trouve aujourd’hui au cœur des préoccupations industrielles.
L’Algérie, selon le chercheur, a tout à gagner en intégrant rapidement cette dynamique. Il souligne notamment la nécessité d’accélérer l’exploitation des ressources naturelles disponibles, à commencer par le lithium, afin de répondre aux défis liés à la production et au stockage d’une énergie propre et décarbonée. Il rappelle par ailleurs que ce minerai ne sert pas uniquement aux batteries, mais également à la captation de l’énergie solaire et au développement de technologies photovoltaïques. Pour illustrer ce potentiel, il indique que 300 km² de surface solaire en Algérie, bénéficiant d’un rayonnement optimal, suffiraient à alimenter non seulement le pays, mais également une partie de l’Europe en électricité.
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Dans cette logique, le chercheur plaide pour la création d’une filière structurée de transformation du lithium à l’échelle nationale. À ses yeux, produire du carbonate et du dioxyde de lithium localement est tout à fait réalisable. Il insiste sur la simplicité relative des procédés industriels nécessaires à cette opération, estimant que l’Algérie pourrait franchir cette étape sans grandes difficultés techniques. Le passage d’une économie minière à une économie de transformation est donc présenté comme une étape indispensable vers l’indépendance énergétique et industrielle.
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Désigné par le ministère de l’Énergie pour piloter un projet national lié à cette ressource stratégique, Zaghib travaille actuellement à la formation d’une équipe composée de chercheurs algériens. L’objectif affiché est la mise en place d’une stratégie nationale dédiée au lithium. Celle-ci couvrira toutes les étapes de la chaîne de valeur, depuis l’exploration minière jusqu’à la fabrication des batteries LFP. Il insiste également sur l’importance de l’éducation et de la recherche, en proposant la création d’une école spécialisée dans les batteries lithium-ion, qui formera les compétences locales nécessaires à cette transformation.
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Avec des gisements prometteurs déjà identifiés dans le sud algérien, le pays semble à l’aube d’une nouvelle ère industrielle. Après avoir longtemps misé sur l’exploitation du phosphate et du fer, l’Algérie se tourne vers un minerai stratégique qui pourrait jouer un rôle majeur dans l’équilibre énergétique mondial. Le lithium, en tant que catalyseur d’une économie verte, place l’Algérie face à un tournant décisif. Grâce à l’expertise de profils comme le Pr Zaghib et à une volonté politique affirmée, le pays a aujourd’hui entre les mains les cartes pour devenir un acteur incontournable dans le secteur de l’énergie de demain.