Immigration – Algérie visas et voyages – La série algérienne « El Dama » est un phénomène de société en Algérie, mais elle a également retenu l’attention en France, notamment celle du média « Le Point« . Dans un article long format, le magazine salue le réalisme de cette série qui explore la vie quotidienne d’un quartier populaire d’Alger et bat des records d’audience. Cependant, ce succès ne va pas sans controverse, notamment en raison des sujets abordés dans la série.
« El Dama » plonge le téléspectateur dans le quartier de Bab El Oued, à Alger, et explore les aspects les plus sombres de la vie nocturne de ce quartier populaire, tels que les conflits entre gangs, le trafic de drogue et les filières de contrebande d’or. La série se démarque des autres séries du ramadan, qui se déroulent souvent dans des villas luxueuses et abordent des intrigues familiales.
Le réalisme de la série est salué par l’universitaire Habiba Laloui. Interrogée par » Le point « , elle souligne l’appropriation réussie de la langue de Bab El Oued et de la Casbah par la jeune scénariste Sara Berretima. Cette dernière a réussi à extraire des dialogues au service d’une efficace écriture scénaristique en travaillant le langage de la violence et de la rue. Ce travail a permis de représenter la langue de la rue, toujours marquée par la masculinité, ce qui n’est pas une tâche facile pour une écrivaine, comme l’explique Habiba Laloui.
Le duo entre la jeune scénariste et le réalisateur Yahia Mouzahem fonctionne parfaitement pour insuffler une bonne dose de réel à la série. Les acteurs, dont certains sont des habitants du quartier, ont également été salués par le public de plus en plus conquis.
Cependant, cette série ne fait pas l’unanimité en Algérie, notamment en raison des sujets abordés. La drogue, l’alcool, la violence sont autant de thèmes qui font polémique. Certains estiment que la série encourage les comportements déviants et la prolifération des stupéfiants dans les écoles, comme l’a déclaré un député à des médias.
Les détracteurs de la série reprochent également son caractère choquant et immoral. Pour eux, une série doit véhiculer des valeurs positives et être une leçon de morale pour les téléspectateurs, notamment les plus jeunes. Cette vision moralisatrice est toutefois contestée par les partisans de la série, qui estiment que la télévision doit refléter la réalité de la société et ne pas se limiter à une vision édulcorée de la vie.
Le réalisateur Yahia Mouzahem a déclaré dans une interview accordée au journal El Watan que « El Dama » n’a pas pour objectif de moraliser les téléspectateurs. Selon lui, la série ne doit pas être vue comme une leçon de morale, mais comme un miroir de la société algérienne. Il estime que les sujets abordés dans la série sont importants pour la jeunesse algérienne et qu’il est nécessaire de briser les tabous pour pouvoir en parler librement.
» Du coup, tout le monde se calme et le feuilleton poursuit son bonhomme de chemin sur les écrans, continuant à battre des records d’audiences « , a conclu le média français qui semble avoir apprécié cette série algérienne.
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