Après la France, Air Algérie reçoit un coup de pression en Algérie

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La compagnie aérienne nationale Air Algérie se retrouve sous pression après les récentes directives du ministre des Transports, Saïd Sayoud. Ce dernier a exigé une accélération des procédures pour la création d’une société spécialisée dans le transport aérien domestique, un projet qui s’inscrit dans la modernisation et l’amélioration de l’offre de transport intérieur en Algérie.

Lors d’une réunion technique tenue jeudi au siège du ministère, Saïd Sayoud a réuni plusieurs acteurs clés du secteur aérien, notamment le directeur général de l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC), le président-directeur général d’Air Algérie, ainsi que les dirigeants des sociétés en charge de la gestion des services aéroportuaires à Alger. Cette rencontre visait à faire le point sur l’état d’avancement du projet et à donner un coup d’accélérateur à sa mise en œuvre. Le premier responsable du secteur des transports en a profité pour un mettre un coup de pression à Air Algérie.

Le communiqué officiel du ministère souligne que le ministre a insisté sur l’impératif d’accélérer les démarches administratives et logistiques afin que cette nouvelle filiale d’Air Algérie puisse voir le jour dans les meilleurs délais. « Le ministre a donné une série d’orientations pour accélérer les procédures nécessaires à la création de cette société spécialisée dans le transport aérien domestique », précise le communiqué. Une telle initiative répond à une volonté présidentielle, puisque le président Abdelmadjid Tebboune avait déjà instruit, lors d’une réunion de travail la veille, de lancer cette entreprise dans les plus brefs délais.

En parallèle, le développement et la modernisation de l’aéroport international d’Alger figurent également parmi les priorités du ministère des Transports. La mise en place des dernières technologies et infrastructures modernes est essentielle pour positionner l’aéroport comme un hub régional de référence. Cela implique l’amélioration de la gestion des flux de passagers, l’optimisation des services et l’intégration de nouveaux dispositifs de sécurité et de contrôle aux frontières.

Cette décision de créer une nouvelle entité spécialisée dans le transport aérien domestique s’inscrit dans une stratégie de restructuration et de modernisation du secteur aérien algérien. Air Algérie, qui fait face à de nombreux défis, notamment en matière de ponctualité, de qualité de service et de rentabilité, doit désormais composer avec cette nouvelle directive qui vient redéfinir son champ d’action. Pour certains observateurs, cette pression exercée sur la compagnie nationale pourrait être une opportunité pour la pousser à se réformer et à adopter une gestion plus efficace.

Les prochaines semaines seront cruciales pour voir comment cette décision ministérielle sera mise en œuvre et quel impact elle aura sur l’écosystème du transport aérien en Algérie. Air Algérie devra relever un double défi : répondre aux exigences du gouvernement tout en assurant la satisfaction de ses passagers, qui attendent une amélioration tangible de la qualité des services aériens dans le pays.

France : Bruno Retailleau met un coup de pression à Air Algérie

Bruno Retailleau, a récemment déclaré sur BFMTV-RMC qu’il envisageait d’imposer des sanctions à la compagnie, accusée de compliquer les expulsions d’Algériens en situation irrégulière sur le sol français. Cette déclaration marque une nouvelle étape dans l’escalade des tensions entre Paris et Alger.

Lors de son intervention, Bruno Retailleau a affirmé qu’il n’excluait aucune option et que des vérifications seraient menées sur la manière dont les commandants de bord d’Air Algérie respectent les réglementations françaises en matière d’expulsion. Selon lui, la compagnie aérienne met en place des exigences supplémentaires qui entravent l’application des décisions d’éloignement prises par les autorités françaises. Une note interne du ministère de l’Intérieur, diffusée mi-février, faisait déjà état de pratiques jugées contraignantes de la part d’Air Algérie, comme l’exigence de laissez-passer consulaires, même lorsque les individus à expulser disposent de documents d’identité en cours de validité.

Le gouvernement français semble donc déterminé à répondre à ces obstacles. Dans cette logique, Bruno Retailleau a ordonné à ses services de demander un écrit officiel à Air Algérie en cas de refus d’embarquement de personnes en situation irrégulière. Si la compagnie refuse de fournir ce document, les autorités françaises devront relever l’identité du chef d’escale responsable. Ces nouvelles mesures visent clairement à exercer une pression accrue sur la compagnie nationale algérienne.

Ce durcissement intervient dans un contexte déjà marqué par des tensions diplomatiques entre les deux pays. Paris a récemment imposé des restrictions d’accès à certains dignitaires algériens, une décision qui s’inscrit dans le cadre d’une « riposte graduée » contre Alger, selon les propos du ministre de l’Intérieur. Bruno Retailleau a également annoncé la présentation d’une liste de plusieurs centaines de ressortissants algériens que la France souhaite expulser, une initiative qui pourrait encore envenimer la situation.

Cette crise entre la France et l’Algérie repose en grande partie sur la question migratoire. L’Algérie, accusée de ne pas coopérer suffisamment dans la réadmission de ses ressortissants en situation irrégulière, rejette toute ingérence dans sa politique intérieure. De son côté, la France durcit son discours et ses actions, avec un gouvernement divisé entre partisans du dialogue et promoteurs d’une politique plus coercitive. Alors qu’Emmanuel Macron prône l’apaisement et exclut toute remise en question des accords de 1968 qui encadrent le statut des Algériens en France, Bruno Retailleau semble quant à lui déterminé à employer des mesures plus strictes.

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