Avertissement, amende, prison : des parents algériens risquent gros en France

Algériens France aides parents algériens fouille Pâques

Le mois de mai, avec ses multiples jours fériés, fait rêver de longues escapades en famille. Pour les parents algériens résidant en France, qui sont nombreux à profiter de ces moments pour se ressourcer ou rejoindre des proches, l’idée d’un long week-end ensoleillé est une tentation bien compréhensible. Mais ce qui ressemble à une innocente pause peut rapidement se transformer en véritable casse-tête administratif, voire en sanction lourde pour ceux qui ignorent les obligations scolaires de leurs enfants. En effet, contrairement à ce que beaucoup pourraient penser, les vendredis 2 et 9 mai 2025 ne sont pas chômés pour les élèves. Les cours sont bel et bien maintenus, et les établissements scolaires attendent les enfants à l’heure habituelle. Ce rappel, simple en apparence, a des conséquences bien plus sérieuses qu’il n’y paraît.

En théorie, seules quelques exceptions encadrées permettent aux élèves de manquer l’école. Le ministère de l’Éducation nationale précise que des absences peuvent être tolérées dans certains cas bien définis : maladie de l’enfant, réunion familiale exceptionnelle comme un mariage ou un enterrement, perturbation des transports, ou encore déplacement familial hors des périodes de vacances, à condition bien sûr que l’enfant soit accompagné de ses représentants légaux. Pour que ces absences soient validées, les parents doivent impérativement prévenir la direction de l’établissement concerné et fournir un motif valable. Ce signalement doit se faire avant le départ prévu, faute de quoi l’absence est considérée comme injustifiée.

Dans le cas où aucune justification n’est fournie par les parents, y compris les Algériens de France, le processus administratif s’enclenche rapidement. L’école a l’obligation d’informer le directeur académique des services de l’Éducation nationale, qui peut alors envoyer un avertissement officiel aux parents. Si la situation se répète, les conséquences s’aggravent : les familles s’exposent à une amende de 750 euros. Et si les absences sont jugées répétées et nuisibles à l’éducation de l’enfant, la justice peut aller plus loin. Le code de l’Éducation prévoit, dans les cas extrêmes, jusqu’à deux ans de prison et 30 000 euros d’amende. Une peine lourde, bien souvent méconnue, qui plane pourtant au-dessus de toutes les familles qui choisiraient, sciemment ou non, de faire l’impasse sur la scolarité durant ces ponts.

Ce rappel est d’autant plus crucial que certains parents, notamment parmi la communauté algérienne, envisagent ces périodes comme des opportunités de voyage, sans mesurer les conséquences légales d’un tel choix. Or, comme l’indique clairement le calendrier scolaire, les dates sont connues depuis longtemps. Sophie Vénétitay, secrétaire générale du syndicat SNES-FSU, évoque d’ailleurs une certaine forme d’hypocrisie lorsqu’elle entend des parents affirmer qu’ils ne savaient pas. Interrogée sur RMC le 30 avril, elle souligne que le problème n’est pas nouveau : « On a l’habitude, on sait qu’on n’aura pas tous les élèves ». Elle pointe du doigt ce qu’elle appelle « l’école à la carte », un fonctionnement qui, selon elle, nuit à l’image et au rôle fondamental de l’école dans la société.

Même en cas d’absence justifiée, les enseignants attendent des élèves qu’ils récupèrent les cours et fassent leurs devoirs. Le lien avec l’école ne se rompt pas pour autant. Mais lorsqu’il s’agit d’une absence purement décidée pour des raisons de confort ou d’organisation familiale, l’institution se montre intransigeante. Le message est clair : l’école n’est pas optionnelle. Et si des parents l’oublient, l’État est prêt à leur rappeler, parfois avec sévérité, leur responsabilité éducative. Le seul véritable pont reconnu dans cette période est celui des vendredi 30 et samedi 31 mai 2025, durant lesquels les élèves n’auront pas classe. Pour tous les autres jours, la règle ne change pas : l’école avant tout, sous peine de sanctions.