Un citoyen algérien, également détenteur de la nationalité canadienne, a récemment été plongé dans une situation administrative des plus insolites en France. En quête d’une carte consulaire, indispensable pour accéder aux services et à la protection des représentations diplomatiques algériennes, il s’est retrouvé face à un mur. Le consulat d’Algérie à Paris, s’appuyant sur une lecture stricte de la réglementation, lui a opposé un refus catégorique, déclenchant chez lui incompréhension et frustration.
Le jeune homme avait pris la décision de quitter le Canada, où il résidait depuis des années, pour s’installer en France. Grâce à sa citoyenneté canadienne, il a obtenu sans encombre un titre de séjour en France, une démarche qu’il aurait trouvé bien plus ardue en tant qu’Algérien. Toutefois, désireux de rester attaché à ses racines, il s’est rapidement rendu au consulat d’Algérie pour s’immatriculer en tant que ressortissant algérien établi en France.
Mais les choses ont pris une tournure inattendue. Malgré la présentation de son passeport algérien, les agents consulaires n’ont vu en lui qu’un ressortissant canadien. La mention « Canadien » sur son titre de séjour a suffi à brouiller les lignes. Pour le consulat, il ne pouvait être reconnu comme Algérien sur le territoire français. Cette décision, fondée sur les textes en vigueur, a jeté le trouble dans l’esprit de ce binational, persuadé que sa double nationalité serait un atout et non un frein.
Les échanges avec les fonctionnaires consulaires ont rapidement pris une tournure tendue. Frustré, le demandeur a tenté d’expliquer sa situation, mais les agents sont restés inflexibles, arguant que la réglementation exigeait qu’il prouve sa résidence en France en tant qu’Algérien. En d’autres termes, il aurait dû refaire toute la procédure de demande de titre de séjour, cette fois-ci en présentant son passeport algérien. Une démarche compliquée et, selon toute vraisemblance, vouée à l’échec. Ce face-à-face houleux a bien failli dégénérer, mais un incident a été évité de justesse.
Cette affaire met en lumière les lacunes d’une réglementation qui n’a pas évolué au rythme des réalités actuelles. Le décret présidentiel de 2002, qui régit l’immatriculation consulaire, a été conçu à une époque où les binationaux étaient minoritaires. À l’époque, 70 % des demandeurs de carte consulaire étaient exclusivement algériens. Deux décennies plus tard, la situation s’est inversée, et ce sont désormais les binationaux qui représentent la majorité des ressortissants algériens résidant à l’étranger.
Le député Abdelouahab Yagoubi, représentant des Algériens en France, a pris la parole pour dénoncer cette rigidité. Il a estimé absurde d’exiger une régularisation en tant qu’Algérien dans le pays d’accueil pour obtenir une carte consulaire, alors qu’une simple facture d’électricité suffirait à prouver la résidence. Selon lui, la réglementation doit être adaptée pour tenir compte de ces nouvelles dynamiques, en simplifiant les démarches pour les binationaux et les Algériens en situation irrégulière.
Par ailleurs, le député a regretté l’attitude de ce demandeur, qu’il a jugée peu courtoise envers les agents consulaires. Il a rappelé l’importance de respecter les lois algériennes et le personnel consulaire, tout en soulignant que des réformes étaient en préparation. Ces changements viseraient notamment à supprimer l’obligation de justifier un séjour régulier en tant qu’Algérien, une contrainte qui bloque actuellement de nombreux citoyens à l’étranger.
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