Bébé intoxiqué au cannabis : des parents algériens visés par une OQTF

Parents algériens en France

Un drame a récemment secoué la commune de Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines, où un bébé âgé de seulement neuf mois a été victime d’une intoxication au cannabis. Ce fait divers a rapidement pris une tournure administrative et judiciaire, les parents algériens de l’enfant, en situation irrégulière sur le territoire français, ayant été placés en garde à vue puis visés par une Obligation de quitter le territoire français, communément appelée OQTF. Les faits remontent au 14 juillet 2025, date à laquelle les parents algériens se sont rendus aux urgences pédiatriques de l’hôpital avec leur bébé, en détresse respiratoire et sujet à des convulsions. L’analyse toxicologique a révélé la présence de résine de cannabis dans l’organisme du nourrisson, un résultat qui a immédiatement déclenché une alerte auprès des autorités sanitaires et policières.

La situation des parents algériens s’est encore compliquée lorsque les services de l’Aide sociale à l’enfance ont décidé de placer le bébé sous protection, estimant que le couple n’était pas apte à élever correctement l’enfant. Un travailleur social a dressé un portrait accablant du foyer, évoquant un environnement instable et inadapté pour un bébé, ce qui a contribué à l’ouverture d’une enquête pour mise en danger de la vie d’autrui ainsi que pour soustraction de parents à leurs obligations légales compromettant la santé et la sécurité.

Lors de leur garde à vue, les parents algériens ont été auditionnés séparément. Le père a reconnu consommer régulièrement du cannabis et a expliqué que la boulette aurait pu tomber accidentellement de sa poche avant que leur bébé ne l’ingère. Cette version n’a pas suffi à convaincre les enquêteurs de l’absence de négligence. L’homme est déjà connu des services de police pour des antécédents liés à l’usage de stupéfiants, et sa compagne avait précédemment contacté les forces de l’ordre pour signaler des faits de violences conjugales. Ce passé judiciaire a pesé lourd dans la décision des autorités administratives de leur délivrer une OQTF.

À l’issue de 24 heures en garde à vue, les deux parents algériens ont été relâchés mais contraints de quitter le territoire français. Pourtant, un autre volet du dossier attire désormais l’attention : l’avenir du bébé. Placée sous la protection de l’Aide sociale à l’enfance, la petite fille pourrait ne pas suivre ses parents algériens s’ils sont effectivement expulsés. La préfecture des Yvelines semble opter pour un maintien de l’enfant en France, une décision qui devra être validée par le juge des enfants lors d’une audience prévue le 13 août.

Ce cas met en lumière les dilemmes juridiques et humains liés à la situation des familles étrangères en situation irrégulière, en particulier lorsque des enfants mineurs sont impliqués. La décision de séparer un bébé de ses parents algériens pourrait s’inscrire dans une logique de protection de l’enfance, mais elle soulève également des questions sur le devenir de la cellule familiale. Les services de l’État se retrouvent ainsi face à une situation complexe, mêlant justice, immigration et protection des mineurs.

Derrière cette affaire qui défraie la chronique, la réalité demeure glaçante : un bébé, âgé de neuf mois, hospitalisé après avoir absorbé une substance interdite, un père aux prises avec une addiction, une mère fragilisée, et un couple de parents algériens confrontés à une expulsion du territoire français alors que leur bébé reste sous la responsabilité de l’État. La décision du juge des enfants sera donc particulièrement attendue, car elle tranchera entre les impératifs de la loi et ceux du bien-être d’un enfant dont la jeune vie a déjà été marquée par une épreuve grave.

En attendant cette décision judiciaire, la mesure d’OQTF reste en vigueur pour les parents algériens, et le bébé demeure sous la tutelle de l’Aide sociale à l’enfance. Les prochaines semaines seront déterminantes pour cette famille, dont le sort illustre tragiquement la complexité des cas mêlant immigration irrégulière, parentalité et infractions à la loi française.