Actualités – La réglementation concernant les bureaux de change en Algérie a récemment marqué un tournant significatif, soulevant des questionnements sur la pérennité du marché noir des devises dans le pays.
Le règlement validé par la Banque d’Algérie le mois dernier a été officiellement publié au Journal officiel, signalant son entrée en vigueur. Cette réglementation, avalisée par Salah-Eddine Taleb, gouverneur de la Banque d’Algérie, définit le périmètre d’activité des futurs bureaux de change.
Leur principale mission sera de proposer des devises étrangères en libre conversion aux citoyens algériens, en échange de la monnaie nationale. Leurs services engloberont un éventail d’opérations, allant des besoins relatifs aux voyages à l’étranger, aux soins médicaux, en passant par les frais de mission et les dépenses liées aux études. En outre, ces bureaux de change auront l’autorisation de réaliser des transactions d’achat de devises étrangères convertibles en monnaie nationale, que ce soit avec des personnes résidentes ou non.
Le processus de création des bureaux de change est précisé par ces nouvelles règles. Il débutera par une demande d’autorisation pour l’établissement du bureau, accompagnée des documents requis, soumise au Conseil monétaire et bancaire pour évaluation. Ce dernier devra prendre une décision dans un délai de trois mois.
Une fois l’autorisation obtenue, une demande d’agrément devra être présentée à la Banque d’Algérie, dans un délai maximal de 12 mois à partir de la réception de l’autorisation.
Les locaux destinés à abriter le bureau de change seront inspectés par les équipes compétentes, et un rapport sera soumis au gouverneur, qui accordera son agrément aux bureaux respectant toutes les conditions requises. Les bureaux de change agréés devront entamer leurs activités dans un délai maximal d’une année, faute de quoi leur autorisation pourrait être annulée.
Concernant les bureaux de change déjà autorisés, un délai de six mois leur est accordé pour se conformer à la nouvelle réglementation, sous peine d’annulation de leur autorisation. Cette évolution marque une avancée majeure dans la libéralisation du marché des changes en Algérie.
Quant au capital maximal pour les bureaux de change en Algérie, le règlement stipule que ce capital devra être entièrement libéré en espèces dès la création, avec des montants fixés à 5 millions de dinars pour les sociétés par actions (SPA) et un million de dinars pour les sociétés à responsabilité limitée (SARL) ou les sociétés par actions simplifiées.
Concernant l’ouverture de multiples bureaux de change, la création sous forme de société par actions (SPA) est requise, et toute modification des statuts devra être approuvée par le Conseil monétaire et bancaire. Ces nouvelles règles encadrent ainsi plus strictement les conditions d’activité des bureaux de change en Algérie, marquant une étape clé dans l’évolution du marché financier du pays.
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