Immigration – Algérie visas et voyages – Suite au succès du film « La Dernière Reine » (« El Akhira »), l’actrice et co-réalisatrice Adila Bendimerad a répondu à certaines critiques, sur le plateau de la chaine de télévision privée Echorouk News. Elle a déclaré : « Un récit français ? » (Sur un ton ironique). « Ce récit ne repose pas sur les notes du consul français de l’époque, Jacques Philippe Laugier de Tassy. Ce n’est pas la France qui nous enseigne notre histoire », affirme-t-elle.
« Ce film est le résultat de sept années d’études historiques. Ce ne sont pas seulement les Français qui ont raconté l’histoire de l’Algérie. Les récits des Algériens, des Espagnols, des Anglais, des Néerlandais ont également été pris en compte. Nous avons reçu des documents historiques provenant de plusieurs pays, tels que l’Espagne, l’Angleterre et les États-Unis, entre autres », précise-t-elle.
« Elle aurait été l’épouse de Sélim al-Toumi, l’émir d’Alger au XVIe siècle » – cette affirmation qui trouble le film « La Dernière Reine » est erronée selon la réalisatrice, Adila Bendimerad. « Nous n’avons pas inventé ce personnage. Zaphira a bel et bien existé, et son existence n’est pas seulement documentée par les Français », insiste-t-elle. « La version du film n’a rien à voir avec les rapports du consul de Tassy. Nous avons mis en avant l’opinion algérienne en abordant ce sujet sous cet angle », explique-t-elle.
Film « La Dernière Reine » d’Adila Bendimerad : voici un résumé
L’histoire du film « La Dernière Reine » se déroule en 1516. Alger vient d’être libérée des Espagnols grâce à l’aide décisive du corsaire Aroudj Barberousse. Le sultan Salim Toumi, contraint de sceller une alliance avec le pirate, meurt dans des circonstances qui laissent peu de place au doute : il a été assassiné. Alors que la cour entière est en fuite, Zaphira choisit de rester pour espérer non seulement découvrir les coupables de ce crime, mais surtout voir son fils Yahia succéder un jour à son père défunt.
Pour son enfant, la dernière reine est prête à tout, y compris à affronter son père, ses frères et surtout celui qui convoite désormais le pouvoir et qui est le nouveau maître d’Alger, Aroudj, interprété par Dali Benssalah (récemment vu dans « Je verrai toujours vos visages » de Jeanne Herry). Le faste, la conquête du pouvoir et ses intrigues, l’amour absolu et les passions dévastatrices : tous les ingrédients sont réunis pour faire de « La Dernière Reine » une sublime tragédie… algérienne. Le film en costumes d’époque, réalisé par Adila Bendimerad, qui incarne également Zaphira, et Damien Ounouri, est sorti au cinéma le 19 avril dernier.
En tant que productrice, actrice et réalisatrice, Adila Bendiramed donne vie à l’écran à une femme qui défie toutes les normes de son époque. Zaphira se trouve et s’impose au sein d’assemblées masculines, où les femmes n’ont traditionnellement pas leur place, et par conséquent, au cœur du pouvoir. Veuve, elle fait fi de la nécessité d’avoir un tuteur reconnu. De plus, le film dépeint Alger, cosmopolite au début du XVIe siècle, souvent méconnue. De manière tout aussi rare, le film projette l’une des facettes anciennes d’une ville dont les images sont principalement contemporaines. Entre légende et réalité, la question de l’existence de Zaphira reste ouverte. En attendant, une version d’elle trône superbement devant la caméra de Damien Ounouri et Adila Bendimerad. Une bonne raison de se rendre dans les salles obscures.
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