L’Algérie vient de faire une annonce majeure qui marque un tournant décisif dans sa politique de sécurité alimentaire. Le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Youcef Cherfa, a révélé lundi, lors d’une visite d’inspection à Boumerdès, que la capacité de stockage des céréales en Algérie passera de 4 à 9 millions de tonnes d’ici deux ans. « Les capacités de stockage des céréales ne couvrent pas actuellement les besoins de la consommation nationale. C’est pourquoi, dans le cadre de la mise en œuvre du programme du président de la République, cette capacité sera portée de 4 à 9 millions de tonnes d’ici deux ans, soit une augmentation de 5 millions de tonnes », a précisé le ministre.
Pour concrétiser cette ambitieuse stratégie relative aux céréales en Algérie, un vaste programme d’infrastructures sera mis en place, incluant la construction de 30 silos de grande capacité, 16 silos de capacité moyenne et 352 centres de stockage de proximité répartis à travers le pays. « Chaque centre aura une capacité de 50 000 quintaux », a indiqué le ministre. L’objectif est clair : garantir une autosuffisance en céréales, limiter progressivement l’importation de blé et d’orge, et mettre fin à l’importation de blé tendre.
Lors de sa visite à Boumerdès, Youcef Cherfa a supervisé la pose de la première pierre pour la construction d’un silo régional de stockage d’une capacité de 1 million de quintaux de céréales dans la commune de Si Mustapha à Boumerdes, dans la région centre de l’Algérie. « Ce projet, d’un coût supérieur à 8 milliards de dinars, jouera un rôle crucial dans la consolidation de notre stratégie de sécurité alimentaire », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, le ministre a salué la récente décision du président de la République d’importer un million de têtes de moutons en prévision du prochain Aïd El Adha. « Cette mesure vise à soutenir le pouvoir d’achat des citoyens et à leur permettre de célébrer l’Aïd dans de bonnes conditions », a-t-il souligné.
Dans un tout autre domaine, le ministre a également mis en avant les progrès réalisés dans le secteur de la pêche, en supervisant la mise en service d’un thonier hauturier de 35 mètres au port de Zemmouri El Bahri. « Ce navire, construit par une entreprise privée algérienne avec un taux d’intégration avoisinant les 70 %, est le quatrième du genre fabriqué localement », a-t-il expliqué. « Il renforcera les capacités de notre flotte nationale, qui compte près de 40 navires similaires. »
Il a par ailleurs annoncé qu’un atelier de production privé est en train de finaliser la construction du premier navire de 42 mètres destiné à la pêche au thon en haute mer. « C’est une avancée significative pour notre industrie navale et notre souveraineté alimentaire », a-t-il déclaré.
Enfin, dans le cadre du développement de l’aquaculture, le ministre a supervisé l’ensemencement de 1,2 million d’alevins de loup de mer et de dorade royale dans des cages flottantes au large de Zemmouri. « Cette opération saisonnière se déploie aujourd’hui à travers toutes les wilayas concernées », a-t-il précisé. « Notre ambition est de développer l’aquaculture en mer et dans les exploitations agricoles afin de garantir la disponibilité du poisson sur le marché national et de le rendre accessible à tous les citoyens. »
Avec ces mesures, l’Algérie affiche une volonté ferme d’assurer sa souveraineté alimentaire et de renforcer son secteur agricole et halieutique, tout en préparant le terrain pour une réduction significative de sa dépendance aux importations.
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