C’est un événement diplomatique et économique de premier ordre qui se profile à l’horizon : Alger s’apprête à accueillir deux invités de marque, les directeurs généraux du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. Cette visite historique, désormais actée, découle d’une dynamique nouvelle initiée par une délégation de parlementaires algériens lors d’une mission récente au siège de ces deux institutions à Washington. En quête de redéfinir l’image de l’Algérie auprès de ces puissants organismes financiers, les représentants algériens ont multiplié les rencontres et les initiatives, insistant sur la nécessité d’une perception plus juste et actualisée du contexte économique et politique algérien. C’est dans ce cadre que s’inscrit cette future visite, destinée à permettre aux hauts responsables internationaux de constater, sur le terrain, les efforts et les réformes en cours en Algérie.
Le Parlement algérien, pour la première fois de son histoire, a rejoint le Réseau parlementaire mondial animé par la Banque mondiale et le FMI, une intégration qui marque une ouverture significative sur la scène parlementaire internationale. Ce forum mondial réunit la quasi-totalité des parlements du monde, offrant une plateforme d’échange, d’influence et de lobbying stratégique auprès des deux principales institutions financières internationales. Lors de leur mission à Washington, les parlementaires algériens ont mis à profit cet espace pour exprimer des critiques fermes sur certaines approches jugées inéquitables, notamment en comparant les politiques de soutien différenciées appliquées à la Palestine et à l’Ukraine. Ils ont souligné l’importance pour ces institutions d’agir en prévention et non après l’éclatement de crises humanitaires ou de conflits armés, rappelant à cette occasion les souvenirs amers de l’expérience algérienne passée avec le FMI.
La voix de la jeunesse a également été portée haut et fort. Les députés, parmi lesquels Salim Merah, ont plaidé, selon Elkhabar, pour un rôle accru des jeunes dans la conception et l’application des politiques publiques. Face aux défis planétaires tels que le changement climatique, l’augmentation des dettes souveraines ou encore les enjeux de justice sociale, l’Algérie propose une approche résolument tournée vers l’avenir, misant sur l’audace et l’innovation portées par les nouvelles générations.
Par ailleurs, un accent particulier a été mis sur les questions énergétiques et alimentaires lors de cette mission diplomatique. Un événement organisé au siège de la Banque mondiale a permis aux députés algériens Youssef Hamidi, Salim Merah et Abdelrafik Brahimia de présenter l’expérience de l’Algérie dans le domaine de l’électrification rurale. Dans le cadre du programme impulsé par le président Abdelmadjid Tebboune, de nombreuses zones rurales et isolées ont été raccordées aux réseaux énergétiques, améliorant ainsi non seulement la production locale et le développement économique, mais aussi renforçant la justice sociale en garantissant une répartition équitable des ressources nationales. Les bénéfices environnementaux de cette politique, notamment la réduction de la dépendance aux sources d’énergie traditionnelles, ont également été mis en avant comme une contribution significative aux objectifs de développement durable.
La sécurité alimentaire, autre axe stratégique de la coopération future, a fait l’objet d’un plaidoyer fort de la part de la délégation algérienne. Face aux risques de malnutrition qui continuent de menacer certaines régions d’Afrique, l’Algérie a présenté son programme ambitieux visant l’autosuffisance en blé, l’arrêt progressif des importations et la création d’une banque nationale de semences pour préserver la qualité et la pérennité du blé algérien. Ce projet national, aligné sur la vision du président Tebboune, illustre une volonté affirmée d’assurer une souveraineté alimentaire durable et exemplaire.
Ainsi, la prochaine visite à Alger des deux invités « haut de gamme », à savoir les directeurs généraux du FMI et de la Banque mondiale s’annonce comme un moment fort, porteur de nombreux enjeux pour l’Algérie sur le plan diplomatique, économique et stratégique. Ce déplacement hautement symbolique des deux invités à Alger viendra sceller une étape nouvelle dans la relation entre le plus grand pays d’Afrique et les deux plus grandes institutions financières internationales, tout en offrant à l’Algérie l’opportunité de mettre en valeur ses réalisations récentes et ses ambitions pour l’avenir.