Le projet « TaqatHy+ » a été officiellement lancé au ministère de l’Énergie, marquant un tournant dans les ambitions de transition énergétique de l’Algérie. Cette initiative, portée par une coopération trilatérale entre l’Algérie, l’Italie et l’Allemagne, se déploie avec une enveloppe de 28 millions d’euros. Financé conjointement par l’Union européenne et l’Allemagne, et mis en œuvre par la GIZ Algérie, ce programme stratégique vise à propulser le pays vers une nouvelle ère énergétique, alliant développement de l’hydrogène vert, énergies renouvelables et efficacité énergétique.
Dans son allocution, le professeur Nourredine Yassa, commissaire aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique, a souligné que l’Algérie entend se positionner comme un fournisseur énergétique fiable, tant à l’échelle régionale qu’internationale. Il a précisé que le pays souhaite encourager l’investissement européen dans des projets structurants, avec une vision claire : diversifier les sources d’énergie, optimiser la consommation et participer activement à la transition énergétique mondiale. L’hydrogène vert est au cœur de cette stratégie, considéré comme un levier majeur pour l’exportation d’énergie propre.
L’Algérie projette déjà une connexion électrique directe avec l’Europe à travers le projet MedLink, ainsi que le développement du corridor « SoutH2 », dédié à l’hydrogène vert. Ces infrastructures, qualifiées de prioritaires, visent à renforcer la place de l’Algérie comme un acteur clé de la fourniture énergétique verte vers le vieux continent. Selon le Pr Yassa, « TaqatHy+ » constitue une étape importante, ouvrant la voie à un partenariat riche en échanges d’expériences autour des solutions énergétiques d’avenir. Le projet incarne la volonté de bâtir un futur durable, à travers un modèle de développement plus résilient, fondé sur l’innovation et la durabilité.
L’Algérie a réaffirmé son ambition de produire 15.000 mégawatts d’ici 2035 grâce au Programme national des énergies renouvelables. Le gouvernement, par l’intermédiaire de son ministère de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, œuvre parallèlement à l’élaboration d’un modèle énergétique national, explorant divers scénarios pour une transition équilibrée et progressive. Le but est d’intégrer davantage de sources renouvelables dans le mix énergétique, tout en améliorant l’efficacité dans les secteurs les plus énergivores.
Le projet TaqatHy+ ne se limite pas à une coopération technique. Il incarne aussi une convergence politique forte. Saïd Meziane, directeur de la coopération avec l’Union européenne au ministère des Affaires étrangères, a affirmé que cette initiative est le reflet d’un engagement commun pour un avenir énergétique plus sûr, plus propre et plus solidaire. L’Algérie, grâce à son potentiel naturel et ses ressources, veut désormais jouer un rôle central dans la transition énergétique en Méditerranée et en Afrique. En tant que fournisseur stratégique de gaz naturel à l’Europe, le pays entend porter sa production à 200 milliards de m³/an. Une ambition soutenue par une diplomatie énergétique proactive, plaçant la coopération avec l’UE au cœur des priorités.
La présence de Georg Felsheim, ambassadeur d’Allemagne en Algérie, à la cérémonie du lancement officiel, a donné une résonance particulière à l’événement. Selon lui, ce projet témoigne d’une confiance réciproque et d’une vision commune. Il a rappelé que l’Allemagne, engagée dans une transformation en profondeur de son système énergétique, voit dans la coopération internationale un pilier fondamental. Le diplomate a souligné que le changement climatique impose des réponses globales, et que « TaqatHy+ » est un projet tourné vers l’avenir, porteur de souveraineté énergétique pour l’Algérie et d’intégration régionale autour d’une économie verte.
Au-delà des chiffres et des ambitions affichées, ce projet donne une impulsion concrète à une transition qui ne relève plus de l’option mais de la nécessité. L’Algérie, l’Italie et l’Allemagne, en s’alliant autour de TaqatHy+, tracent les contours d’un futur énergétique plus équilibré, où les partenariats internationaux sont appelés à jouer un rôle décisif.
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