Dans le tumulte des réseaux sociaux, une vidéo inhabituelle a récemment fait le buzz en Algérie, accumulant plus de 500 000 vues en seulement 24 heures. Cette scène insolite, mettant en vedette un Algérien, qui a abordé du change euro dinar en Algérie, et qui a captivé l’attention des internautes et suscité une avalanche de réactions.
Dans cette vidéo, l’homme s’amuse à comparer les billets d’euro et de dinar algérien, avec un ton empreint d’ironie et de légèreté. « Nos aïeux nous ont toujours dit que Dieu vous ouvre les portes du bonheur, regardez bien sur les billets d’euro on ne voit que des portes, c’est donc ça la porte du bonheur », plaisante-t-il, pointant du doigt les représentations symboliques sur les billets européens. « Dans nos billets de dinar, on trouve des chameaux, des arbres, des moutons…etc », poursuit-il avec un sourire malicieux.
Cette comparaison ludique entre les devises européennes et algériennes a déclenché une vague de réactions hilarantes parmi les internautes. Nombreux sont ceux qui ont apprécié l’humour et la perspicacité de l’homme derrière la caméra. « Rien qu’en regardant la vidéo, je me suis senti riche », s’amuse un internaute, soulignant l’effet comique de la situation. « C’est vrai que sur nos billets, on trouve des gazelles…etc », ajoute un autre, participant avec enthousiasme à la plaisanterie. » Le dinar n’a aucune valeur, comparé à l’euro, et les taux de change sur le marché informel le confirment « , regrette de son coté un autre commentateur.
@ben.ali.mrh
Change euro dinar en Algérie : voici les cours du jour
Les récentes cotations commerciales de la Banque d’Algérie ont semblé apporter une certaine stabilité aux taux de change, notamment ceux de l’euro face au dinar. D’après les données fournies par la Banque d’Algérie, l’euro s’échange à 146.21 dinars pour l’achat et à 146.24 dinars pour la vente. Le dollar américain reste stable, coté à 134.52 dinars pour l’achat et à 134.53 dinars pour la vente. Le dollar canadien est cédé à 99.03 et 99.07 dinars, respectivement à l’achat et à la vente.
Cependant, derrière cette apparente stabilité se cache une toute autre réalité sur le marché informel. Le marché noir, notamment animé par les cambistes du Square Port Saïd d’Alger, révèle des écarts significatifs par rapport aux données officielles de la Banque d’Algérie.
En effet, sur le marché noir, l’euro et le dollar américain atteignent des sommets impressionnants, ce jeudi 21 mars. L’euro est échangé à des prix exorbitants, s’élevant à 239.50 dinars à l’achat et 241.50 dinars à la vente. De son côté, le dollar américain continue de grimper en flèche, se négociant aux alentours de 222.00 dinars à l’achat et 224.00 dinars à la vente.
Les autres devises ne sont pas non plus épargnées par cette tendance. Le dollar canadien et la Livre sterling connaissent également une appréciation significative sur le marché noir. Le dollar canadien est échangé à 160.00 dinars à l’achat et à 163.00 dinars à la vente. Quant à la Livre sterling, considérée comme l’une des monnaies les plus prisées en Algérie, elle est cédée à 277 dinars à l’achat et 279 dinars à la vente.
Ces écarts notables entre les taux de change officiels et ceux pratiqués sur le marché noir soulèvent des inquiétudes quant à la stabilité de la monnaie nationale et à la capacité des autorités à contrôler le marché des changes. Malgré les efforts déployés en permanence pour réguler le marché des devises, le marché noir persiste, alimenté par la demande croissante de devises étrangères.
Le flou persiste en Algérie
Depuis plusieurs années, le dossier brûlant des bureaux de change en Algérie continue de défrayer la chronique médiatique. Promis à maintes reprises par les différents gouvernements qui se sont succédé, leur ouverture semble être sans cesse repoussée. Malgré les annonces répétées et les attentes grandissantes de la population, les bureaux de change ne voient pas le jour.
La dernière déclaration en date émanant du ministre des Finances, Laaziz Faid, datant du 11 octobre 2023, avait pourtant suscité un regain d’espoir. Celui-ci avait affirmé avec fermeté que les bureaux de change ouvriraient leurs portes avant la fin de l’année en cours. Mais une fois de plus, les espoirs ont été douchés, et une nouvelle date a été avancée : 2024, selon les dires du député Kamel Belkhadir à la mi-décembre, membre de la Commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN).
Cependant, la situation reste encore incertaine, comme le souligne le ministre des Finances lui-même. Dans une récente interview accordée au journal arabophone Echourouk, il a conditionné l’ouverture des bureaux de change à la réduction de l’écart entre le taux de change officiel et celui du marché noir.
« Pour éviter les erreurs passées et assurer le succès de l’ouverture des bureaux de change, le gouvernement algérien a pris une série de mesures structurelles visant à absorber la masse monétaire circulant sur le marché noir », a déclaré le ministre. Il a également expliqué que cela passerait par la réduction de l’écart entre le taux de change officiel et celui du marché noir, ce qui contribuerait à atténuer l’attrait du marché noir et à renforcer la confiance dans le marché officiel, condition sine qua non pour le succès de cette initiative.
Le ministre a également souligné l’importance d’une ouverture transparente des bureaux de change, avec la fourniture de données précises et actualisées sur les transactions financières. Cette transparence contribuerait à limiter la corruption en garantissant une infrastructure adéquate pour ces établissements.
Cependant, malgré ces propos, le ministre des Finances n’a pas confirmé l’ouverture des bureaux de change pour l’année 2024. Il n’a pas non plus exclu la possibilité que ce projet voie le jour. Cependant, étant donné les conditions qu’il pose pour que cette ouverture soit effective, il est probable que cela prenne beaucoup de temps. En effet, réduire l’écart entre les taux de change du marché noir et officiel représente un défi de taille, d’autant plus que cet écart ne cesse de se creuser ces derniers temps.
Ainsi, les attentes concernant l’ouverture des bureaux de change en Algérie restent vives par les Algériens (NDLR, l’ouverture des bureaux de change devrait faire basser les taux de change de l’euro face au dinar. La monnaie européenne deviendrait ainsi plus accessible pour les Algériens établis en Algérie), mais la prudence est de mise.
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