Immigration – Algérie visas et voyages – Un Algérien résidant en France a été condamné, lundi 4 septembre, à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir froidement assassiné sa femme en 2019, dans un acte motivé par ce qu’il a prétendu être une « infidélité », mais qui était imaginaire. Djilali Bencherif avait déjà été reconnu coupable du meurtre de sa première épouse quelques années auparavant.
Les faits se sont déroulés en septembre 2019 à Creutzwald, dans le département de la Moselle. L’Algérien de France, prétextant une prétendue « infidélité imaginaire » et « une crainte d’être quitté par sa femme », aurait planifié le meurtre de sa conjointe environ quinze jours avant de passer à l’acte. Il a poignardé sa femme à mort pendant son sommeil à leur domicile, avant de prendre la fuite en Algérie. Un mandat d’arrêt international a été émis à son encontre pour faciliter son arrestation.
Djilali Bencherif, âgé de 70 ans, était déjà connu pour des antécédents criminels. En mars 2017, il avait été condamné par un tribunal correctionnel en Algérie pour le meurtre de sa première femme, dans des circonstances similaires, à une peine de sept ans d’emprisonnement pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Lors de son procès en France, des témoignages ont décrit Bencherif comme un homme jaloux, possessif et violent. L’avocate générale Sophie Martin a qualifié sa personnalité d' »extrêmement inquiétante ». La victime, Chafia Khennous, âgée de 53 ans et enseignante en mathématiques en Algérie, avait épousé Bencherif en 2015 et l’avait suivi en France. Elle a vécu quatre années de violences conjugales et de souffrance avant sa mort tragique.
Les témoignages des voisins et amis de la victime ont révélé que Chafia Khennous Bencherif était régulièrement battue et victime de viols quotidiens de la part de son mari. À trois reprises en 2019, les gendarmes avaient été appelés à intervenir dans le foyer du couple en raison de violences conjugales, mais la victime n’avait jamais déposé plainte.
Pendant un an, le foyer « Espoir de Forbach » avait tenté de secourir Chafia Khennous Bencherif en l’aidant à quitter son mari, mais en tant que sans-papiers, elle craignait de le faire. Elle était sur le point de recevoir un titre de séjour le 19 septembre, mais ces papiers tant attendus sont devenus le déclencheur de son tragique décès, selon le ministère public.
Le cas de Djilali Bencherif met en lumière les tragédies liées aux violences conjugales en France. En 2022, le nombre de femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint était presque stable par rapport à l’année précédente, avec 118 féminicides recensés, soit quatre de moins qu’en 2021, selon un bilan publié par le ministère de l’Intérieur. Cette affaire rappelle l’importance de lutter contre les violences domestiques et de sensibiliser sur ce fléau, afin de protéger les victimes et de prévenir de futurs drames.
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