Selon une étude publiée par la plateforme Flightright et relayée le vendredi 8 novembre par L’Echo Touristique, Air Algérie figure parmi les vingt compagnies aériennes les plus concernées par les retards enregistrés au départ de la France pendant les récentes vacances scolaires. L’analyse, menée sur la période du 18 octobre au 3 novembre 2025, couvre l’ensemble des vols opérés sur le territoire français et met en lumière une tendance préoccupante : la hausse des retards, notamment parmi les compagnies reliant le Maghreb à la France, dont Air Algérie.
Les données détaillées révèlent qu’Air Algérie occupe la 11e place dans la catégorie des retards supérieurs à trois heures, avec deux vols retardés sur un total de 611 opérations, soit un taux de 0,33 %. Concernant les retards compris entre 15 minutes et trois heures, la compagnie se situe en 17e position, avec 76 vols concernés sur 611, représentant 12,44 % de son trafic. Ce classement place Air Algérie dans la moyenne basse du palmarès général, une position intermédiaire qui reflète à la fois la stabilité de la compagnie et les difficultés ponctuelles rencontrées sur certaines liaisons.
Les résultats montrent une situation contrastée : si Air Algérie affiche un taux de retards courts inférieur à celui de plusieurs compagnies maghrébines présentes dans la même étude, elle parvient également à devancer certaines compagnies européennes majeures, dont Air France ou Iberia, sur la catégorie des longs retards. Ce constat souligne une amélioration partielle des performances opérationnelles de la compagnie nationale algérienne, malgré les contraintes techniques et logistiques auxquelles elle fait face dans ses opérations au départ de la France.
L’étude met également en lumière le contexte général des retards aériens. Les compagnies desservant le Maghreb affichent les taux les plus élevés, avec Nouvelair en tête (50,63 %), suivie par TAP Portugal (44,05 %) et Ryanair (42,96 %). Durant la période des vacances de la Toussaint, du 18 octobre au 3 novembre, le trafic aérien en France a connu une forte pression, marquée par une augmentation des retards et des perturbations sur plusieurs aéroports. Les compagnies low-cost ont également été touchées : EasyJet enregistre 1 959 retards sur 4 698 vols (41,70 %), tandis que Transavia atteint un taux de 13,92 % sur 2 867 vols.
Dans la catégorie des retards de plus de trois heures, Tunisair affiche le taux le plus élevé, avec 3,07 % de vols concernés (7 sur 228), devant Nouvelair (0,84 %) et Pegasus (0,76 %). Air France, pour sa part, se classe 13e avec 22 retards sur 8 339 vols (0,26 %). Air Algérie, à la 11e place, devance donc la principale compagnie française sur ce segment précis, un résultat notable au regard du volume d’opérations bien plus restreint de la compagnie algérienne.
Pour les retards courts, Royal Air Maroc devance légèrement Air Algérie avec 13,92 % de vols touchés (49 sur 352), tandis que Turkish Airlines (10,74 %) et Wizz Air Malta (9,52 %) affichent des performances un peu plus stables. Ces chiffres témoignent d’une disparité importante entre les transporteurs opérant au départ de la France, en particulier sur les lignes à forte densité vers le Maghreb.
La plateforme Flightright rappelle également les droits des passagers en cas de retard, tels que définis par le règlement européen 261/2004. Les voyageurs peuvent prétendre à une indemnisation comprise entre 250 et 600 euros pour un retard supérieur à trois heures, en fonction de la distance parcourue. Pour les retards inférieurs, les compagnies doivent fournir assistance et rafraîchissements à partir de deux heures d’attente sur les vols courts, ainsi qu’un hébergement si nécessaire.
Pour Air Algérie, la présence dans ce classement ne signifie pas nécessairement une contre-performance majeure, mais plutôt une mise en lumière des défis auxquels font face les transporteurs reliant la France et le Maghreb. Avec une part importante de son trafic concentrée sur les vols entre Alger, Oran, Constantine et plusieurs grandes villes françaises, la compagnie doit gérer une forte demande, souvent dans un contexte de congestion aéroportuaire et de contraintes techniques. Si ces chiffres montrent que Air Algérie se situe dans la moyenne, ils rappellent aussi que la ponctualité reste un enjeu majeur pour les compagnies opérant sur le marché franco-algérien, où la concurrence et les attentes des passagers ne cessent de croître.