Les routes algériennes, théâtre quotidien d’un ballet incessant de véhicules, cachent parfois des pièges insoupçonnés pour les conducteurs. Si certains gestes au volant paraissent banals, comme doubler un véhicule par la droite, ils peuvent pourtant ouvrir la porte à des situations périlleuses et à des sanctions inattendues. La Gendarmerie Nationale, bien consciente de ces dangers, redouble d’efforts pour éduquer et sensibiliser les automobilistes, utilisant même les réseaux sociaux pour faire passer son message.
Dans un récent rappel sur sa plateforme numérique « Tariki », elle met en garde contre une pratique fréquente, mais risquée : le dépassement par la droite. Sur une route encombrée ou dans un moment de frustration, il est tentant de contourner un véhicule lent en empruntant la voie de droite. Ce réflexe, qui peut sembler sans conséquence, peut pourtant se transformer en une infraction passible d’une amende de 5 000 dinars algériens. Mais au-delà de la sanction financière, c’est bien la sécurité qui est en jeu.
Le dépassement par la droite, interdit par l’article 28 du décret exécutif 04-381, n’est pas une simple règle imposée au hasard. Cette restriction repose sur des raisons techniques et pratiques. Les conducteurs, habitués à surveiller les dépassements par leur gauche, ne s’attendent pas à ce qu’un véhicule surgisse soudainement sur leur droite. Ce décalage d’anticipation crée un risque accru de collision, surtout dans les situations où la visibilité est limitée ou la vitesse élevée. Imaginez un véhicule roulant sur une route à plusieurs voies, sans s’attendre à ce qu’un autre surgisse par surprise. Un simple moment d’inattention peut suffire à provoquer un accident.
Pour autant, il existe une exception subtile dans cette interdiction générale. Si un véhicule manifeste clairement son intention de tourner à gauche, alors, et seulement dans ce cas précis, le dépassement par la droite devient autorisé. Cette nuance, bien que méconnue de nombreux automobilistes, est essentielle pour éviter les malentendus et fluidifier la circulation. Mais même dans ces conditions, la prudence reste le maître-mot.
Ce rappel, diffusé largement par la Gendarmerie Nationale, vise à sensibiliser les usagers de la route à l’importance de respecter les règles du Code de la route. Cependant, cette infraction spécifique n’est qu’un exemple parmi tant d’autres comportements à risque. Le non-respect des distances de sécurité, l’utilisation inappropriée du téléphone portable ou encore l’oubli de clignotant sont autant d’erreurs qui peuvent sembler insignifiantes, mais qui, cumulées, font grimper le nombre d’accidents sur les routes algériennes.
Pour comprendre la portée de ces infractions, il faut prendre du recul et examiner leur impact collectif. Chaque geste irresponsable au volant, aussi anodin soit-il, peut engendrer une cascade d’événements imprévisibles. Un dépassement hasardeux peut perturber le trafic, provoquer des freinages brusques et, dans le pire des cas, entraîner un carambolage. Ces accidents, souvent évitables, laissent derrière eux des victimes, des dégâts matériels et des familles endeuillées.
La Gendarmerie Nationale ne se contente pas d’imposer des sanctions. Elle s’inscrit dans une démarche pédagogique en utilisant des outils modernes pour toucher un large public. Les publications sur « Tariki », par exemple, ne se limitent pas à rappeler les sanctions prévues par la loi. Elles expliquent aussi pourquoi ces règles existent et comment elles contribuent à préserver la sécurité de tous. En vulgarisant des concepts parfois techniques et en illustrant les dangers réels derrière les infractions, ces campagnes permettent aux conducteurs de prendre conscience des enjeux.
Ce défi de sensibilisation de la Gendarmerie s’inscrit dans un contexte où la sécurité routière en Algérie est une priorité nationale. Les routes du pays, bien que modernisées par endroits, restent parfois le théâtre de comportements imprudents et de négligences dangereuses. Pour inverser cette tendance, il faut non seulement renforcer les contrôles et les sanctions, mais aussi miser sur une éducation continue. Les nouvelles générations de conducteurs, tout comme les plus expérimentés, doivent intégrer l’idée que chaque manœuvre sur la route a des conséquences, parfois bien au-delà de ce qu’ils imaginent.
En somme, la question n’est pas simplement d’éviter une amende ou de respecter une règle par crainte de sanctions. C’est une question de responsabilité collective. Les routes sont un espace partagé où chaque usager, qu’il soit automobiliste, motard ou piéton, joue un rôle dans la sécurité de tous. Le dépassement par la droite, avec son apparente simplicité, illustre bien cette dualité : ce qui peut sembler anodin à l’échelle individuelle peut avoir des répercussions majeures à l’échelle collective.
Dans un pays où les routes sont souvent chargées, où les habitudes des conducteurs varient et où la vigilance peut parfois être relâchée, il est essentiel de rappeler que chaque règle a été pensée pour protéger des vies. La route est un espace de mouvement, mais aussi un espace de discipline. En respectant les règles, en évitant les comportements dangereux comme le dépassement par la droite, et en restant attentifs aux autres, les conducteurs peuvent transformer chaque trajet en une expérience plus sûre pour tous.
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