Actualité algérienne – La compagnie aérienne nationale, Air Algérie se trouve au cœur d’un nouveau scandale, suite à des révélations sur des faits de corruption impliquant plusieurs de ses anciens responsables.
Air Algérie enchaîne les polémiques et les scandales depuis de nombreuses années. Ces dernières semaines, la compagnie nationale est au centre des critiques de la diaspora algérienne, suite à l’ouverture partielle des frontières nationale en date du 1er juin dernier. La rareté des billets et le manque de communication d’Air Algérie concernant les ventes ont ainsi suscité la colère des algériens de l’étranger. La compagnie aérienne nationale a même été accusée d’avoir recours à des pratiques de favoritisme dans la vente des billets sur ses vols. Le député de l’immigration Abdelouahab Yagoubi a d’ailleurs réclamé il y a quelques jours la création d’une commission d’enquête parlementaire afin de réguler les prix pratiqués.
Outre la vente des billets, Air Algérie a également été pointée du doigt concernant le remboursement de ses clients dont les vols avaient été annulés du fait de la crise sanitaire. La compagnie nationale n’a en effet toujours pas entrepris cette opération, plus d’une année après l’annulation des liaisons concernées. En France, Air Algérie est classée parmi les compagnies qui remboursent le moins bien leurs clients. Ceci est principalement dû au fait qu’elle n’es pas localisée en Europe, ce qui la rend moins encline à respecter les lois en vigueur au sein de l’Union Européenne concernant le remboursement des passagers. La compagnie nationale fait également face à une grave crise financière après plus d’une année de suspension de ses activités, ce qui la met dans l’incapacité de procéder au remboursement.
Air Algérie au cœur d’un nouveau scandale de corruption
Par ailleurs, Air Algérie se trouve au centre d’un nouveau scandale suite à des révélations sur des faits de corruption dans lesquels sont cités plusieurs de ses anciens responsables. Selon le journal arabophone Echorouk qui rapporte l’information ce jeudi, les faits concernent la construction du nouveau siège de la compagnie nationale, qui n’a toujours pas été livré alors que ses travaux ont débuté en 2011 et étaient initialement prévu pour durer 23 mois. Selon le même média, citant des enquêtes de la gendarmerie nationale et de l’Inspection générale des finances (IGF), le projet avait été initialement confié à la société canadienne SMI. Mais devant le non-achèvement des travaux dans les délais fixés, Air Algérie avait résilié le contrat et avait dû verser 16 millions d’Euros après avoir perdu une procédure d’arbitrage contre la société précédemment mentionnée.
Suite à cela, le projet avait été confié à Société d’investissement hôtelier, gérée à l’époque par l’homme d’affaires Ahmed Melzi qui a confié la réalisation du nouveau siège de la compagnie nationale à l’entreprise chinoise CSCEC pour un montant de 9,26 milliards de dinars. Une somme à laquelle viennent s’ajouter les 237,64 millions de dinars qui ont été versés à un bureau d’études libanais chargé de réaliser l’étude nécessaire avant le lancement des travaux. Cette affaire, qui sera jugée devant le tribunal de Sidi M’hamed le 16 août prochain implique plusieurs anciens responsables. L’ancien premier ministre Ahmed Ouyahia, l’homme d’affaires Ahmed Melzi et l’ancien PDG d’Air Algérie Salah Boultif font notamment partie des noms cités.
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