Coup dur pour Air France : une nouvelle restriction appliquée en Algérie

Air France passager Algérie TGV

Depuis plusieurs années, le secteur aérien reliant l’Algérie au reste du monde a été marqué par une non-application persistante d’une règle essentielle dictée par la Banque d’Algérie. Cette règle impose que les billets d’avion vendus sur des vols long-courriers avec escales, notamment ceux non exploités directement par Air Algérie, soient obligatoirement facturés en devises. Or, Air France, qui assure de nombreux vols longs courriers au départ d’Algérie — tels que Alger-New York avec escale à Paris Roissy ou Alger-Montréal avec escale à Roissy — s’est retrouvée directement concernée par ce manquement.

Face à cette situation, l’Algérie a décidé de réagir fermement. La Banque d’Algérie a rappelé l’importance du respect de cette réglementation afin de préserver le trésor public. Parallèlement, la douane algérienne a déployé un nouveau système numérique de contrôle baptisé ALCES, conçu pour surveiller strictement les transactions liées à la vente des billets d’avion. Ce dispositif, développé et mis en place par la douane algérienne, a pour mission d’identifier et de signaler les ventes de billets effectuées en dinars alors que la réglementation impose un paiement en devises pour certains trajets.

Selon le journal Echourouk dans son édition du 24 mai, de nombreuses agences de voyages ont reçu des correspondances « urgentes » émanant de compagnies aériennes étrangères, dont Air France, rappelant la nécessité absolue de se conformer à la réglementation de la Banque d’Algérie. Ces communications interviennent alors que le système ALCES, sous la responsabilité de la douane algérienne, commence à faire effet, mettant fin aux pratiques frauduleuses dans le domaine du voyage long-courrier.

Pour Air France, qui domine les vols long-courriers avec escales depuis l’Algérie vers l’Amérique du Nord via Paris Roissy, cette restriction est particulièrement lourde de conséquences. Désormais, chaque billet vendu par Air France au départ d’Algérie vers ces destinations doit impérativement être payé en devises, sous peine de sanctions. Ce cadre rigoureux vise à garantir que les flux monétaires respectent les normes fixées par la Banque d’Algérie et que les recettes issues des ventes bénéficient pleinement au trésor public algérien.

L’enquête des douanes, mentionnée par Echourouk, révèle que la vente en dinars de billets devant être facturés en devises a permis à certaines compagnies, Air France en tête, de transférer illégalement des sommes considérables vers l’étranger. Le mécanisme frauduleux consistait à vendre le billet en dinars, puis à convertir ce montant en devises pour le rapatrier vers des comptes à l’étranger, échappant ainsi au contrôle légal. Cette situation a entraîné des pertes financières importantes pour l’Algérie, compliquées davantage par des déclarations incomplètes ou faussées sur les volumes réels des billets émis.

La Banque d’Algérie, consciente de l’enjeu, a rappelé que la régulation des devises est un pilier fondamental de la souveraineté économique nationale. En partenariat avec la douane algérienne et grâce au système ALCES, elle entend désormais restaurer la transparence et l’intégrité du marché du voyage en Algérie. Le voyage, dans ce contexte, devient un véritable enjeu économique, et les compagnies étrangères, à commencer par Air France, doivent désormais s’adapter à ces règles strictes.

Cette décision marque un tournant majeur dans les relations aériennes entre Air France et l’Algérie. Le temps où les règles pouvaient être contournées est révolu. Chaque billet vendu sur le territoire algérien doit maintenant respecter scrupuleusement la réglementation monétaire, sous la supervision conjointe de la Banque d’Algérie et de la douane. Le message est clair : la récréation est finie, et la rigueur réglementaire est désormais de mise pour garantir que le secteur du voyage contribue pleinement à l’économie nationale.