Crédit Halal en Algérie : une nouvelle mesure inattendue appliquée

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C’est une petite révolution qui s’opère discrètement mais sûrement dans le paysage bancaire algérien. Depuis quelques semaines, les Algériens peuvent accéder à des financements immobiliers islamiques sans aucune limite de montant. Le plafond de 1,2 milliard de centimes, qui encadrait jusqu’ici les crédits accordés via la formule de la mourabaha immobilière, a tout simplement été levé. Cette réforme sur le crédit Halal en Algérie, bien que technique, a déjà produit des effets spectaculaires : la demande a bondi de 25 %, un signe révélateur de l’intérêt croissant que portent les citoyens aux produits financiers conformes aux principes de la charia.

Ce tournant stratégique sur le crédit Halal en Algérie a été confirmé par M. Mazari, chef du département de la finance islamique au sein du Crédit Populaire d’Algérie. Il explique que la mesure s’inscrit dans une volonté des autorités algériennes de booster la finance islamique à travers des assouplissements réglementaires favorables. Concrètement, cette levée du plafond, actée en février et entrée en application en mars, permet aux clients de solliciter des financements sans plafond défini, que ce soit pour l’achat, la construction ou la rénovation de biens immobiliers. Les banques ne sont plus contraintes par un seuil maximum, ce qui leur donne davantage de flexibilité pour accompagner les projets des ménages.

L’impact a été immédiat : la demande de crédit immobilier Halal a connu une croissance fulgurante en Algérie. Les produits concernés ne se limitent pas à la mourabaha, mais incluent également l’Idjara, une formule de location avec promesse de vente en fin de contrat. La dynamique enclenchée devrait s’intensifier au cours des prochains mois, selon les prévisions internes du CPA.

Cette ouverture s’inscrit dans un plan plus large d’expansion du réseau islamique de la banque. Deux agences spécialisées dans la finance islamique ont déjà été inaugurées cette année, et quatre autres devraient ouvrir leurs portes d’ici décembre. Parallèlement, une série de nouveaux produits adaptés aux besoins des particuliers, des professionnels et des entreprises est en cours de finalisation. L’objectif est clair : offrir une alternative compétitive aux produits classiques, tout en respectant les valeurs éthiques recherchées par une large frange de la population.

Avant la fin du premier semestre 2025, plusieurs nouveaux mécanismes de financement seront lancés. Parmi eux, l’istisnaâ, un produit permettant de financer la construction d’un bien, le salam, qui vise le financement anticipé de biens ou de services, ainsi qu’une nouvelle mouture de la mourabaha dédiée à l’approvisionnement. Ces solutions cibleront en priorité les petites et moyennes entreprises, mais également les ménages souhaitant entreprendre des travaux dans leur habitation principale.

Concernant les véhicules, Mazari indique que le financement via la mourabaha reste actif, notamment pour les modèles « Doblo Panorama », très prisés sur le marché. Le client peut bénéficier d’un financement pouvant couvrir jusqu’à 90 % du prix du véhicule, une opportunité aussi bien pour les professionnels que les particuliers, sous réserve de la disponibilité des véhicules chez les fournisseurs partenaires.

Sur le volet des partenariats, la banque continue de multiplier les accords avec des institutions professionnelles. À ce jour, plus de quinze conventions ont été signées, dont une majorité repose sur des plateformes numériques. Ces collaborations visent à offrir davantage d’avantages aux usagers et à généraliser l’accès aux produits halal sur l’ensemble du territoire national.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les dépôts collectés via les guichets islamiques ont atteint 53 milliards de dinars à fin février 2025, un montant porté à 54 milliards en avril. Cette progression régulière confirme l’engouement croissant des citoyens pour les solutions de finance islamique. En parallèle, les financements octroyés ont dépassé 11 milliards de dinars, dont environ 45 % consacrés à l’immobilier résidentiel pour les particuliers.

Le Crédit Populaire d’Algérie dispose actuellement de 108 guichets spécialisés en finance islamique, ainsi que deux agences totalement dédiées à cette activité. Sa gamme couvre aujourd’hui les comptes bancaires, l’épargne, le crédit auto et le crédit immobilier, et s’apprête à s’enrichir de nouveaux outils à l’horizon 2025, dans le cadre d’une stratégie d’expansion qui ne laisse rien au hasard.

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