Le président français a tranché. Après avoir appelé à l’apaisement dans les relations entre l’Algérie et la France, Macron a finalement opté pour une ligne plus dure à l’égard d’Alger. Ce revirement intervient dans un contexte de tensions persistantes entre les deux pays, exacerbées par plusieurs différends diplomatiques et migratoires.
Selon une information rapportée par Le Figaro, Emmanuel Macron et son ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, se sont réunis mardi 11 mars pour définir une nouvelle stratégie face à l’Algérie. Au cœur des discussions : la mise en place d’une riposte progressive contre le régime algérien, jugé peu coopératif sur la question migratoire et d’autres sujets sensibles.
La relation entre la France et l’Algérie traverse une période de turbulences. L’un des points de friction majeurs concerne l’exécution des Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF), que les autorités algériennes refusent en grande partie d’appliquer. Paris reproche à Alger de ne pas faciliter le retour de ses ressortissants en situation irrégulière en France, une problématique qui cristallise les tensions depuis plusieurs mois.
Lors de leur entretien, Emmanuel Macron et Bruno Retailleau ont acté une position commune : adopter une approche plus ferme vis-à-vis des autorités de l’Algérie. « Ils ont constaté que leurs positions sont proches et qu’ils partagent un message de fermeté », indique un proche du président cité par Le Figaro. Il est notamment question de revoir les accords bilatéraux qui lient la France et l’Algérie, un dossier épineux qui pourrait provoquer une nouvelle crise entre les deux pays.
En particulier, l’accord de 1968, qui encadre le statut des Algériens en France et leur accorde un régime dérogatoire en matière de séjour et de travail, pourrait être remis en question. Cet accord, historiquement sensible, a déjà été évoqué par le gouvernement français comme un levier de pression sur Alger. Bruno Retailleau avait récemment brandi la menace de sa révision unilatérale si l’Algérie ne faisait pas preuve de plus de coopération. Emmanuel Macron, qui jusque-là se montrait réticent à une telle initiative, semble désormais ouvert à cette possibilité.
Le dossier migratoire n’est cependant pas le seul élément de discorde entre les deux pays. Ces derniers mois, les relations franco-algériennes se sont tendues sur plusieurs autres fronts. La question du Sahara occidental en est un exemple frappant. L’Algérie, soutien du Front Polisario, a mal accueilli certaines prises de position françaises sur le sujet, ce qui a contribué à refroidir les relations diplomatiques.
Autre dossier brûlant : l’affaire Boualem Sansal. L’écrivain franco-algérien a été arrêté, provoquant une levée de boucliers en France. Cette arrestation a été perçue comme une provocation par certains responsables politiques français, renforçant l’idée qu’un durcissement des relations avec Alger était inévitable.
Ce climat de défiance s’est traduit par une annonce choc du gouvernement français à la fin du mois de février. Lors d’un comité interministériel sur le contrôle de l’immigration, l’exécutif avait évoqué la possibilité de suspendre certains accords avec l’Algérie sous quatre à six semaines si aucune amélioration n’était constatée. Cette déclaration du premier ministre français, François Bayrou, avait jeté un froid entre les deux capitales, d’autant plus qu’elle n’avait pas été directement validée par l’Élysée. Emmanuel Macron avait alors rappelé que toute décision concernant ces accords relevait de son autorité exclusive.
Mais aujourd’hui, le ton a changé. Désormais, la France semble décidée à passer à l’action. « Cette riposte, nous allons la mettre, comme nous l’avons décidé, sans précipitation, mais sérieusement en place », a affirmé Retailleau ce mercredi sur le plateau de RTL, laissant entendre que la France pourrait aller encore plus loin si la coopération avec Alger ne s’améliorait pas.
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