Actualité algérienne – Le Pr Kamel Djenouhat, président de la société algérienne d’immunologie, s’est exprimé sur la crise sanitaire et sur la campagne de vaccination en Algérie.
La campagne de vaccinations contre le coronavirus, lancée en Algérie à la fin du mois de janvier dernier, connaît actuellement un fort ralentissement à cause notamment du manque de doses de vaccins. La situation sanitaire dans le pays reste toutefois stable, avec des chiffres de contamination quotidiens en dessous des 150 cas depuis plusieurs semaines. Dans un entretien accordé hier 8 avril au quotidien francophone El Watan, le Pr Kamel Djenouhat a estimé que cette situation était idéale pour relancer massivement la campagne de vaccination.
« En ce qui concerne (…) la situation épidémiologique, (…) cette dernière reste relativement stable depuis quelques mois, ce qui correspond (…) à la période idéale pour une vaccination massive de la population », a dit le même spécialiste. « Une partie des scientifiques déconseillent la campagne de vaccination en pleine vague de pandémie, parce que les virus, doués d’une grande intelligence, (…) essayent toujours d’échapper au système immunitaire par des mutations », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, le Pr Kamel Djenouhat a également rassuré quant aux risques que pourraient présenter les variants de la maladie avec le ralentissement de la campagne de vaccination en Algérie. « En l’absence de vaccin, le virus continue malheureusement à circuler, mais à une vitesse modérée, qui ne lui permettra pas de développer de nouveaux variants à court terme. », a-t-il dit. « Nous restons optimistes quant à l’évolution de la pandémie avec l’espoir de voir de grandes quantités de vaccins (…) arriver chez nous.», a-t-il conclu.
Crise sanitaire et vaccination en Algérie : les conditions pour la réouverture des frontières
Par ailleurs, notons que la vaccination et l’endiguement de la crise sanitaire son parmi les conditions essentielles à la réouverture des frontières de l’Algérie. En effet, plusieurs spécialistes ont estimé que la vaccination doit atteindre un taux d’au moins 50% avant le début d’une levée progressive des restrictions sur les voyages. Toutefois, le taux de vaccination actuel risque retarder cette décision pour au moins quelques mois. Selon le Pr Kamel Djenouhat, il y aurait ainsi moins de 1% des algériens qui ont reçu le vaccin jusqu’ici.
Outre la généralisation de la vaccination, la levée des restrictions sur les voyages devra également passer par la maîtrise des contaminations aux nouveaux variants de la maladie. L’Algérie a, pour rappel, enregistré l’apparition de deux nouvelles souches de Covid-19 sur son territoire. Il s’agit du variant britannique, apparu en Europe à la fin de l’année 2020 ainsi que du variant nigérian, qui est principalement présent dans le Sud du pays.
Enfin, une autre condition pour la réouverture des frontières algériennes reste la situation sanitaire à l’étranger, et notamment en France. Ce pays, qui est la principale destination européenne des algériens, enregistre une forte recrudescence des contaminations depuis plusieurs semaines. Cette situation a d’ailleurs poussé les autorités françaises à adopter de nouvelles restrictions pour endiguer l’épidémie. Dans ce sens, elles ont récemment instauré des mesure de couvre feu à travers tout leur territoire métropolitain. La France a également fermé ses frontières, depuis le 31 janvier dernier, aux pays extérieurs à l’Union Européenne. Tous les voyageurs doivent justifier, depuis cette date, de motifs impérieux pour voyager au départ et à destination des pays concernés.