De nouveau attaquée, Imane Khelif passe à l’acte

Imane Khelif

La boxeuse algérienne Imane Khelif, sacrée championne olympique lors des Jeux de Paris 2024, a une nouvelle fois été propulsée sous les projecteurs de la polémique en ce début de novembre. Cette fois-ci, une campagne de dénigrement prend une tournure particulièrement insidieuse après la diffusion d’extraits d’un rapport médical non authentifié, mettant en doute son genre. Un épisode qui a ravivé les attaques visant la jeune athlète, après une première vague de critiques violentes qui avaient secoué l’été dernier.

Imane Khelif, 25 ans, a su s’imposer sur la scène mondiale en remportant la médaille d’or en boxe, un exploit qui lui a permis de marquer l’histoire du sport et d’offrir une grande fierté à son pays, l’Algérie. Mais à l’ombre de cette gloire sportive, un climat hostile s’est intensifié contre elle, alimenté par des forces extrémistes mondiales. Parmi les figures de proue de cette offensive médiatique figurent des personnalités politiques influentes telles que l’ancien président américain Donald Trump, la Première ministre italienne Giorgia Meloni et l’homme d’affaires Elon Musk. Ce cercle restreint, bien que varié, a pourtant trouvé un terrain d’entente dans une cible commune : Imane Khelif.

Les attaques n’ont pas cessé après sa victoire olympique en août dernier. Dès la cérémonie de la médaille, une vague de dénigrement a envahi les réseaux sociaux, cherchant à ternir son image en utilisant des arguments non seulement mensongers, mais aussi profondément sexistes et discriminants. Et cette campagne n’a pas été sans conséquence sur la boxeuse. Toutefois, elle a su faire face, fort de l’appui du Comité olympique international (CIO) et de son pays, l’Algérie, qui ont dénoncé ces agissements comme une tentative de nuire à l’image d’une athlète accomplie.

Mais début novembre, les attaques ont franchi une nouvelle étape avec la diffusion d’un prétendu rapport médical, selon lequel Imane Khelif serait en réalité un homme, doté de chromosomes XY et de testicules. Ce document, qui a rapidement circulé sur les plateformes sociales, serait issu de l’hôpital Kremlin-Bicêtre à Paris. Pourtant, les faits ont vite contredit ce que certains ont tenté de faire passer pour une vérité scientifique. Selon le docteur Jacques Young, qui aurait soi-disant co-rédigé le rapport, il n’y a aucune véracité dans ces allégations. Il a d’ailleurs fermement dénoncé l’utilisation abusive de son nom, qualifiant cette tentative de manipulation d’un “acte malveillant” visant à discréditer les personnes transgenres, tout en rendant la championne algérienne victime d’un complot mensonger.

Le Comité olympique algérien (COA) a réagi promptement pour éteindre l’incendie de cette nouvelle polémique, qualifiant de “totales et infondées” ces accusations et réaffirmant son soutien à l’athlète. Dans un communiqué officiel, le COA a souligné que ces allégations n’avaient “aucune base” et étaient “en contradiction avec les valeurs du mouvement olympique”. Plus encore, il a précisé qu’Imane Khelif envisageait de porter plainte contre ceux qui diffusent ces informations erronées et qui persistent à attaquer sa réputation, en dépit des démentis répétés.

Cette nouvelle polémique survient alors que le monde attendait avec impatience les résultats de l’élection présidentielle américaine. Donald Trump, élu le 5 novembre comme 47ᵉ président des États-Unis, a de nouveau utilisé l’image de Khelif dans son clip de campagne, l’instrumentalisant pour attaquer sa rivale, Kamala Harris. Une manœuvre qui a interpellé de nombreuses voix à travers le monde, s’indignant de l’exploitation d’un champion olympique pour des fins politiques.

Imane Khelif, quant à elle, prépare désormais une action en justice contre les responsables de cette campagne. Après avoir déjà déposé plainte à Paris pour cyberharcèlement durant les Jeux Olympiques de Paris 2024, la boxeuse est déterminée à défendre son honneur et à faire éclater la vérité.

Cette affaire, qui dénonce des pratiques malveillantes et calomnieuses, met en lumière un phénomène plus large : l’instrumentalisation des athlètes dans des batailles politiques ou idéologiques. Imane Khelif, bien plus qu’une simple sportive, devient malgré elle le symbole d’une lutte pour la dignité, l’égalité et le respect des valeurs humaines, loin des attaques de ceux qui cherchent à la réduire à des accusations infondées.

Pour Khelif, la lutte n’est peut-être pas terminée, mais elle a montré à plusieurs reprises qu’elle sait tenir bon face à l’adversité. Et, comme sur le ring, elle semble prête à se défendre jusqu’au bout.

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