Devises, marché informel en Algérie : des étrangers pris la main dans le sac

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En Algérie, la lutte contre les réseaux opérant dans le marché informel des devises prend une nouvelle tournure après l’arrestation de trois ressortissants africains à Alger, dont une femme de nationalité malienne, qui ont été surpris en flagrant délit de détention et de tentative de mise en circulation de faux billets en dollars. Identifiés par leurs initiales J.M, I.K et A.K, ces individus ont été interpellés par les services de sécurité de la capitale suite à des informations précises sur leurs activités illicites. L’enquête déclenchée a permis aux autorités de remonter jusqu’à ces suspects qui opéraient discrètement, mais avec un objectif clair : injecter de la fausse monnaie dans le circuit parallèle des devises, où les transactions échappent totalement au contrôle de l’État.

Les forces de l’ordre, en coordination avec des unités spécialisées dans la lutte contre la criminalité financière et la migration clandestine, ont ainsi mis fin aux agissements de ce trio grâce à une opération ciblée. Au moment de leur arrestation, les mis en cause avaient en leur possession un montant de 500 dollars en billets contrefaits, une somme destinée à être écoulée dans des transactions sur le marché parallèle. Les agents ont également découvert huit préservatifs et du matériel utilisé pour des pratiques jugées illicites, ce qui a conduit à l’ouverture d’une procédure judiciaire pour d’autres délits connexes.

Les chefs d’inculpation retenus contre les trois individus ne se limitent pas à la détention et à la mise en circulation de fausse monnaie sur le marché informel des devises en Algérie. Ils sont également poursuivis pour entrée illégale sur le territoire national, ce qui constitue une infraction aux lois en vigueur sur l’immigration. En parallèle, une accusation supplémentaire leur est imputée : l’établissement d’un lieu servant à la prostitution, une charge qui alourdit considérablement leur dossier.

Le parquet, représenté par le procureur de la République près le tribunal de Bir Mourad Raïs, a rapidement décidé de présenter les prévenus en comparution immédiate. Cette procédure d’urgence vise à traiter les affaires flagrantes dans des délais réduits, surtout lorsqu’il s’agit de faits aussi graves que la falsification de devises. Lors de l’audience, le ministère public a requis à l’encontre des trois prévenus une peine de trois années de prison ferme ainsi qu’une amende correspondant à quatre fois la valeur des billets falsifiés saisis. Une demande sévère, qui reflète la volonté des autorités judiciaires de marquer leur détermination face à ce type de délit particulièrement sensible.

Le cas de ces trois étrangers s’inscrit dans un contexte où le marché informel des devises continue de prospérer en Algérie, alimenté par une forte demande et un écart considérable entre les taux officiels et ceux pratiqués dans la rue. Ce phénomène attire non seulement les spéculateurs locaux, mais aussi des réseaux étrangers, parfois bien organisés, qui tentent de tirer profit de cette situation en y injectant de la fausse monnaie. Les conséquences de ces pratiques sont lourdes, tant pour l’économie nationale que pour la sécurité financière des citoyens.

Ce nouveau coup de filet intervient alors que les autorités algériennes multiplient les opérations de contrôle et les dispositifs législatifs pour endiguer les activités frauduleuses liées aux devises. L’objectif affiché est de restaurer l’ordre dans un secteur miné par les trafics en tout genre, de la contrebande de billets à la spéculation monétaire. L’affaire de J.M, I.K et A.K vient ainsi rappeler l’ampleur du défi et la nécessité d’une vigilance constante. Quant aux trois mis en cause, leur sort est désormais entre les mains de la justice algérienne, qui devra trancher en tenant compte des éléments accablants versés au dossier.