Algérie actualité – Au cours de ces deux derniers jours, les évolutions des taux de change du dinar algérien sur le marché officiel de la Banque d’Algérie et au niveau du marché noir ont révélé des tendances significatives, notamment en ce qui concerne l’euro et le dollar américain.
Sur le marché officiel, l’euro a clôturé la semaine avec un taux d’achat de 146.37 DA par unité et un taux de vente de 146.44 DA. De manière similaire, le dollar américain s’est négocié à l’achat à 134.60 DA et à la vente à 134.62 DA. Ces chiffres reflètent la stabilité relative des principales devises sur le marché officiel au cours de cette période.
Cependant, l’examen des données du marché informel révèle des écarts significatifs. Les revendeurs de devises opérant dans ces milieux proposent l’euro à des taux bien plus élevés, fixant le prix d’achat à 237.00 DA et celui de vente à 239.00 DA. Cette divergence souligne les dynamiques propres à cet écosystème particulier, mettant en évidence les fluctuations fréquentes observées sur le marché informel.
Quant au dollar américain, sa cotation sur le marché noir, notamment au Square Port Saïd d’Alger, présente des chiffres notables, avec un taux d’achat établi à 217.00 DA et un taux de vente fixé à 220.00 DA. Cette réalité souligne les écarts parfois marqués entre les cotes officielles et celles qui prévalent dans ces milieux non réglementés, illustrant la complexité du paysage des devises en Algérie.
En examinant les autres devises, les données officielles de la Banque d’Algérie offrent des indications précieuses. La livre sterling britannique, par exemple, affiche un taux d’achat de 170.45 DA et un taux de vente de 170.51 DA, signalant une légère augmentation. Le dollar canadien maintient sa position avec un taux d’achat de 99.55 DA et un taux de vente de 99.59 DA.
Cependant, sur le marché informel, des tendances distinctes émergent. Pour la livre sterling britannique, les cambistes fixent des tarifs plus élevés, proposant la devise à 262.00 DA pour l’achat et à 265.00 DA pour la vente. Les amateurs de dollars canadiens peuvent également constater des taux différents, à 156.00 DA pour l’achat et à 158.00 DA pour la vente. Cette dualité entre les marchés officiel et informel met en lumière la complexité du paysage des devises en Algérie, où les fluctuations peuvent varier significativement en fonction des canaux de négociation.
Euro dinar algérien, marché noir : les bureaux de change pas encore opérationnels
Afin d’encadrer les flux financiers de la sphère informelle, le Conseil monétaire et bancaire a récemment approuvé un projet de règlement à la fin de l’année 2023, concernant les conditions d’autorisation, de création, d’agrément et d’exercice des bureaux de change. Cette initiative vise à établir les conditions favorables à l’émergence d’un réseau national étendu de ces bureaux.
Il convient de rappeler que l’instruction 08-96 du 18 décembre 1996 avait déjà établi les conditions de création et d’agrément des bureaux de change. L’article 1 de cette instruction précisait que son objet était de déterminer les conditions de création, d’agrément, d’organisation et de fonctionnement des bureaux de change, conformément aux dispositions du règlement n°95-07 du 23 décembre 1995 modifiant et remplaçant le règlement n°92-04 du 2 mars 1992 relatif au contrôle des changes, en particulier ses articles 10 à 15.
Officiellement, plus de 40 bureaux de change ont été agréés depuis cette date, mais aucun n’est actuellement opérationnel. Diverses mesures avaient été proposées pour atténuer les impacts de l’activité informelle sur l’économie nationale, notamment l’augmentation de l’allocation touristique à 500 euros, la possibilité pour les étudiants d’utiliser le canal bancaire pour financer leurs études et l’autorisation des compagnies d’assurance à prendre en charge les soins à l’étranger. À ce jour, le seuil maximal du montant en devises que les voyageurs algériens, résidents ou non résidents, peuvent transporter sans obligation de déclaration aux services de la douane est de 1000 euros.
Cependant, la canalisation de l’épargne à l’étranger ne peut réussir qu’à condition que l’Algérie engage de véritables réformes structurelles. La réforme du système financier, caractérisé par une lourdeur administrative, notamment avec les banques publiques qui représentent plus de 85% du crédit octroyé à l’économie en 2022, est cruciale. Les banques privées, bien que présentes en nombre, demeurent marginales. Ces institutions doivent répondre aux normes internationales et faire face à une concurrence intense.
Sur le plan opérationnel, l’efficacité des bureaux de change dépendra également du taux d’intérêt, qui doit fluctuer entre celui du marché parallèle et celui de la cotation officielle, avec un écart d’au moins 10 à 15%.
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