Dinar algérien : ce sera 15 ans de prison ferme

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À Oran, un simple billet de 2000 dinars algériens a suffi à faire éclater l’un des réseaux les plus audacieux de faussaires que la région ait connus. Le déclencheur de cette affaire reste l’acte citoyen d’un chauffeur de taxi qui, sans le savoir, a mis fin à un système de fabrication et de vente de faux billets en dinar algérien qui circulaient sur le marché local. Grâce à son signalement, les autorités ont pu démanteler un réseau organisé et particulièrement lucratif. La justice a tranché, au cours de ces derniers jours : deux individus ont écopé chacun de 15 années de prison ferme.

L’affaire remonte au 8 décembre 2022. Ce jour-là, un conducteur de taxi reçoit d’un client un billet de 2000 dinars algériens qui lui semble suspect. Alerté par l’apparence du billet, il contacte aussitôt les services de sécurité. L’enquête est lancée et ne tarde pas à porter ses fruits. Les premiers éléments orientent les investigations vers un certain (K.T.), identifié comme étant celui qui a remis le billet douteux au chauffeur.

Interrogé par les enquêteurs, (K.T.) désigne rapidement (K.A.) comme étant à l’origine de la fausse monnaie. La police se rend à son domicile, où elle le surprend en compagnie d’un autre suspect, (R.S.A.). Sur place, la scène est édifiante : deux imprimantes équipées de scanners sont en fonctionnement, reproduisant en série des billets de 2000 dinars algériens. Les forces de l’ordre saisissent 1040 billets contrefaits, ce qui représente un total de 2,08 millions de dinars algériens, ainsi que quatre billets authentiques de la même coupure utilisés comme modèles.

Face à l’évidence, (K.A.) passe rapidement aux aveux. Il explique que ces billets contrefaits étaient écoulés à travers un réseau de clients réguliers, installés dans différents quartiers d’Oran. L’un d’eux, domicilié à Koucha El Djir, aurait acheté des liasses représentant entre 20 et 40 millions de centimes en fausse monnaie. Le tarif convenu était clair : six millions de centimes réels pour chaque lot de 20 millions de faux dinars algériens. L’augmentation rapide de la demande pousse (K.A.) à investir dans une deuxième imprimante afin de maximiser la production.

D’autres noms sont alors cités. Parmi eux, un restaurateur connu du centre-ville, installé rue Larbi Ben M’hidi. Selon (K.A.), cet homme aurait reçu jusqu’à 100 millions de centimes en billets falsifiés, contre 20 millions en coupures véritables. Un autre client, résidant à El Kerma, aurait versé 10 millions de centimes en argent réel pour se procurer 80 millions de dinars algériens contrefaits. Tous ces échanges se faisaient au domicile de (K.A.), devenu une véritable plaque tournante du trafic.

L’enquête se poursuit et les suspects sont interpellés un à un. Présentés devant la Cour criminelle de première instance d’Oran, ils sont poursuivis pour fabrication, détention, vente et diffusion de fausse monnaie. Durant l’audience, les co-accusés tentent de minimiser leur rôle. Certains affirment même avoir été injustement impliqués par (K.A.), par vengeance ou manipulation.

Mais la justice ne se laisse pas berner. À l’issue du procès, seuls deux des cinq accusés sont déclarés coupables : (K.A.) et (B.A.), ce dernier ayant été identifié comme un complice actif. Ils écopent tous deux de 15 ans de réclusion. Les trois autres, (H.R.), (R.S.A.) et (B.Y.A.), sont acquittés faute de preuves suffisantes. Le parquet, de son côté, avait requis 20 ans de prison ferme pour tous les accusés, mais le verdict a été moins sévère.

Cette affaire illustre à quel point la vigilance de simples citoyens peut contribuer à préserver l’économie locale contre la menace de la fausse monnaie. Le dinar algérien, mis à mal par la circulation de billets contrefaits, a ici été défendu par un geste anodin mais crucial. Ce rappel est d’autant plus important que toute altération de la confiance dans la valeur du dinar algérien, surtout via la falsification massive de billets de 2000 dinars algériens, peut avoir des répercussions économiques bien plus graves à long terme.