Dinar algérien : une décision radicale officiellement actée

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En Algérie, une nouvelle page s’ouvre dans la gestion de la monnaie nationale, à savoir le dinar algérien, avec une mesure qui vient bousculer des habitudes bien ancrées. Le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, vient de décréter une interdiction formelle du remplacement direct des billets de dinar déchirés ou abîmés au guichet.

Cette directive, émanant de la nouvelle loi monétaire et bancaire, est appliquée en vertu des articles 4 à 8 de la loi n° 23-09, avec l’appui de plusieurs circulaires institutionnelles, et vise un objectif central : verrouiller le système fiduciaire national face à toute tentative de falsification ou d’abus. Finies donc les démarches simples et immédiates aux guichets. À partir de maintenant, toute coupure dégradée doit être déposée dans une agence de la Banque d’Algérie, contre un reçu officiel. Ce dépôt ne donne aucune garantie de remboursement automatique. Le billet est ensuite transféré au Trésor général, seul organe habilité à examiner sa conformité selon des critères techniques rigoureux. À l’issue de cette analyse, deux issues sont possibles : soit le billet est reconnu comme authentique et remplacé, soit il est rejeté comme non conforme, et donc sans valeur. Cette procédure, uniforme et sans exception, concerne aussi bien les particuliers que les entreprises ou institutions, et elle est désormais irréversible.

Cette réforme n’est pas un simple ajustement technique, elle s’inscrit dans un contexte plus large de sécurisation du système monétaire national. Le ministre a rappelé que les opérations de retrait auprès des caisses de la Banque d’Algérie n’incluent jamais de billets endommagés. Toute coupure suspecte est systématiquement écartée du circuit dès son introduction, reflétant la vigilance des autorités monétaires. La décision n’est pas isolée à l’Algérie : elle se veut alignée avec les normes appliquées dans la majorité des banques centrales à travers le monde, qui imposent elles aussi une vérification centralisée de l’authenticité avant tout remplacement.

Les billets de banque en dinar algérien sont conçus selon des standards de sécurité à plusieurs niveaux. Le premier regroupe des éléments visibles à l’œil nu, comme la texture, les impressions ou encore les couleurs spécifiques. Le second est destiné aux professionnels du secteur bancaire, incluant des mécanismes d’authentification perceptibles par des outils dédiés. Le troisième niveau, plus complexe et confidentiel, est exclusivement réservé aux institutions centrales et aux fabricants de billets. Ce dernier niveau comprend des codes cryptés, des encres spéciales, des fils de sécurité invisibles ou encore des éléments sensibles intégrés au papier-monnaie lui-même. L’objectif est clair : empêcher toute falsification ou imitation, même partielle.

C’est dans cette logique que le remplacement direct est désormais proscrit. Autoriser une telle pratique, sans examen centralisé préalable, reviendrait à ouvrir une brèche dans la sécurité du dinar, compromettant potentiellement tout le circuit économique. Le ministre Bouzred, en réponse à une question du député Kamal El Gharichi, a précisé que les billets incomplets, douteux ou coupés ne peuvent être examinés et traités qu’au niveau du Trésor général. Les agences régionales n’ont ni la compétence ni les moyens techniques de juger de leur validité. En conséquence, aucune dérogation ne sera accordée, même dans des cas exceptionnels. Il est donc désormais impératif pour tout détenteur d’un billet déchiré de respecter le protocole strict mis en place.

Ce changement profond dans le traitement des billets abîmés du dinar algérien s’inscrit dans une stratégie de modernisation de la politique monétaire en Algérie. Le pays entend ainsi renforcer la crédibilité du dinar, protéger son économie face aux dérives frauduleuses, et garantir l’intégrité de sa circulation fiduciaire. En imposant ce nouveau cadre, les autorités financières affirment une volonté claire : rétablir la confiance dans la monnaie nationale à travers un système de contrôle précis, rigoureux, et fondé sur la transparence. À terme, cette politique vise à consolider la stabilité financière du pays, tout en adaptant les procédures internes aux exigences d’un monde économique de plus en plus complexe et interconnecté. Toute tentative d’échapper à ces règles sera désormais vaine, tant le processus est encadré, documenté et sécurisé à chaque étape.

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