Économie : l’Ukraine offre une opportunité en OR à l’Algérie

étudiants algériens otage Ukraine

La nouvelle est tombée comme un coup de tonnerre dans le paysage énergétique européen. Mercredi 1er janvier 2025, les livraisons de gaz russe à travers l’Ukraine ont officiellement pris fin, marquant la conclusion définitive d’un accord signé en 2019 entre Naftogaz et Gazprom. Ce contrat, qui avait traversé les turbulences géopolitiques malgré l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, n’a pas été renouvelé. L’arrêt du transit ouvre une ère d’incertitudes pour certains pays, mais pour l’Algérie, cela ressemble davantage à une opportunité en or.

Côté ukrainien, l’événement a été présenté comme une victoire symbolique. « Nous avons arrêté le transit du gaz russe, c’est un événement historique », a déclaré Guerman Galouchtchenko, ministre ukrainien de l’Énergie. Ce choix stratégique vise à affaiblir Moscou économiquement, alors que la guerre continue de ravager les deux pays. Cependant, les conséquences ne se limitent pas à l’Ukraine ou à la Russie. L’Europe de l’Est, et plus largement l’Union européenne, se retrouvent face à une réorganisation majeure des flux énergétiques.

Les répercussions se font déjà sentir en Moldavie, pays particulièrement vulnérable. Avec la coupure, la région séparatiste de Transdniestrie, fortement dépendante du gaz russe, se trouve dans une situation critique. Les autorités locales ont cessé l’approvisionnement en gaz et en chauffage, poussant les habitants à adopter des mesures drastiques pour affronter l’hiver glacial. À cela s’ajoute une dépendance énergétique accrue envers la Roumanie, qui fournit une aide temporaire, mais qui ne suffira pas à combler tous les besoins à long terme.

La Slovaquie, un autre pays fortement dépendant du gaz russe, craint un « impact drastique » sur sa population et son industrie. Le Premier ministre Robert Fico a tenté de trouver une issue favorable lors d’une récente rencontre avec Vladimir Poutine, mais sans succès. À l’inverse, la Hongrie, qui bénéficie de l’acheminement via TurkStream, semble moins affectée, bien que le Premier ministre Viktor Orban reste prudent face à l’évolution des tensions énergétiques.

Pour l’Europe, cet arrêt marque une nouvelle phase dans sa quête d’indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Cependant, cette décision place aussi des pays comme l’Algérie en position de force. Avec des réserves de gaz naturel parmi les plus importantes au monde et une proximité géographique stratégique avec l’Europe, l’Algérie est désormais en mesure d’augmenter ses exportations et de consolider son rôle de fournisseur clé pour le continent.

La transition vers de nouvelles sources d’approvisionnement ne sera pas sans défis pour l’Europe. Les capacités des méthaniers transportant du gaz naturel liquéfié (GNL) ne suffiront pas à combler l’intégralité du vide laissé par la Russie. Quant aux infrastructures TurkStream et Balkan Stream, elles restent limitées dans leur portée. Dans ce contexte, l’Algérie, grâce à ses gazoducs reliant directement le continent européen via l’Espagne et l’Italie, bénéficie d’un avantage considérable.

Sur le plan économique, l’Algérie pourrait enregistrer une hausse significative de ses revenus énergétiques, renforçant ainsi sa position sur les marchés mondiaux. Ce scénario semble particulièrement opportun alors que le cours du gaz européen atteint des sommets, avec des prix oscillant autour de 50 euros le mégawattheure. En outre, cette conjoncture favorable pourrait accélérer les projets algériens visant à augmenter leur capacité de production et de transport de gaz, ainsi qu’à diversifier leur portefeuille d’exportations énergétiques.

Ce bouleversement énergétique met également en lumière les implications géopolitiques. En coupant le transit du gaz russe, l’Ukraine fait un geste audacieux, mais risque de renforcer indirectement l’influence de l’Algérie sur le marché européen. Moscou, bien que frappé par cette perte, continue de miser sur TurkStream et sur ses exportations de GNL vers l’Asie pour amortir le choc. Toutefois, la Russie pourrait voir son rôle en Europe s’éroder davantage au profit de pays comme l’Algérie, qui se positionne habilement dans ce nouveau jeu d’échecs énergétique.

Pour l’Algérie, ce développement pourrait marquer le début d’une période de prospérité renforcée. En consolidant sa position en tant que fournisseur fiable et compétitif, elle pourrait également négocier des partenariats stratégiques à long terme avec des acteurs clés en Europe. À mesure que l’Europe cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement, l’Algérie devient plus qu’un simple fournisseur : un allié stratégique dans une période de grandes incertitudes.

Alors que le monde continue de suivre les répercussions de cette décision, une chose est claire : l’Algérie a toutes les cartes en main pour tirer parti de cette redistribution des flux énergétiques, transformant ainsi une crise internationale en une opportunité historique.

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