Économie : un pays du Moyen-Orient demande de l’aide à l’Algérie 

Algérie Moyen-Orient

L’Algérie étend de plus en plus son influence énergétique au-delà de ses frontières, et cette fois, c’est un pays du Moyen-Orient qui frappe à sa porte. L’Irak, confronté à d’importants défis dans la gestion de sa distribution électrique, a officiellement sollicité l’aide de l’Algérie par le biais de Sonelgaz, le géant public spécialisé dans l’énergie. Cette demande n’a rien de symbolique : elle émane d’une délégation irakienne dirigée par un membre influent de la commission de l’énergie du parlement, venue rechercher une coopération concrète avec le groupe algérien. Pour Sonelgaz, cette requête marque une nouvelle étape dans sa dynamique d’expansion à l’international, après avoir conquis plusieurs marchés africains.

Connue pour sa maîtrise dans la production, le transport et la distribution de l’électricité et du gaz, Sonelgaz a su s’imposer comme un acteur incontournable dans le secteur énergétique sur le continent. C’est désormais en Irak qu’elle pourrait prochainement exporter son expertise, et ce dans un contexte critique. Le pays du Tigre connaît de sérieuses difficultés liées à un réseau vétuste, à des équipements souvent obsolètes, et à une pénurie chronique de gaz pour faire tourner ses centrales électriques. Résultat : des coupures d’électricité allant jusqu’à 12 heures par jour, des ménages désemparés, et des entreprises obligées de recourir massivement à des groupes électrogènes. Ce recours massif — près de 48.000 groupes électrogènes alimentés au mazout — a des conséquences économiques, environnementales et sanitaires désastreuses. Les nuisances sonores sont constantes, et les émissions de gaz polluants aggravent la situation environnementale.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : alors que les besoins de l’Irak en électricité atteignent les 48.000 mégawatts, sa capacité moyenne de production plafonne à 32.000 MW, avec un pic exceptionnel de 37.000 MW enregistré certaines années. Mais selon l’Agence internationale de l’énergie, seulement 16.000 MW sont effectivement exploitables, en raison des pertes importantes causées par le mauvais état du réseau de distribution. Ce déséquilibre structurel pousse donc l’Irak à chercher ailleurs des solutions rapides et fiables. Et dans cette quête, l’expertise algérienne représentée par Sonelgaz semble offrir des garanties sérieuses. Le contexte géopolitique ne fait qu’accentuer l’urgence de cette réforme énergétique : sous pression des États-Unis, l’Irak doit progressivement se passer de ses importations d’électricité et de gaz en provenance d’Iran, accentuant encore davantage ses besoins en solutions alternatives.

La venue de la délégation irakienne témoigne d’un véritable intérêt pour le modèle algérien et ouvre potentiellement la voie à un partenariat stratégique. Il ne s’agit pas simplement d’une fourniture ponctuelle de matériel. L’Irak veut profiter de l’expertise de Sonelgaz dans l’élaboration de solutions intégrées : la création de centrales électriques modernes, la mise en place d’un réseau de distribution fiable, et l’exploitation durable des ressources locales. L’Algérie n’en est pas à son coup d’essai. Sonelgaz est déjà opérationnelle dans plusieurs pays africains : la Tunisie, la Libye et le Niger ont fait appel à ses services, tandis que d’autres projets sont en cours de préparation au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Égypte, en Éthiopie et en Afrique du Sud.

Cette reconnaissance internationale du savoir-faire algérien s’inscrit également dans des projets d’envergure bien plus large, à l’image du projet Medlink, câble électrique sous-marin qui reliera l’Algérie à l’Italie via la Tunisie. Ce projet transméditerranéen vise à alimenter l’Europe en énergie propre et fiable, produite sur le sol algérien et acheminée notamment par les infrastructures de Sonelgaz. Un gage supplémentaire de crédibilité, qui assoit un peu plus la place de l’Algérie dans le concert énergétique mondial.

L’initiative du pays du Moyen-Orient confirme donc la montée en puissance du groupe Sonelgaz, qui s’impose peu à peu comme une référence incontournable dans la coopération Sud-Sud, mais aussi comme un interlocuteur fiable de l’Algérie pour les marchés émergents du monde arabe. Pour l’Algérie, ce type de partenariat ouvre également des perspectives économiques nouvelles, en valorisant un savoir-faire national au service du développement de toute une région.

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