Alors que les relations diplomatiques entre l’Algérie et la France traversent une période délicate, Alger semble plus que jamais résolue à diversifier ses partenariats stratégiques. mardi 15 avril 2025, la capitale algérienne a été le théâtre d’un tournant économique majeur : la signature de huit accords d’investissement entre l’Algérie et la Chine, couvrant des secteurs industriels et agricoles, en présence de hauts responsables des deux pays.
Le Centre international des conférences Abdelatif-Rahal (CIC) d’Alger, placé sous le haut patronage du président de la République Abdelmadjid Tebboune, a accueilli les travaux du Forum d’affaires algéro-chinois sur l’investissement, organisé par l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI). Supervisé par le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, et l’ambassadeur de la République populaire de Chine, Dong Guangli, cet événement marque un pas décisif vers un renforcement de la coopération entre Alger et Pékin.
Le premier accord de la journée a été signé entre l’Entreprise nationale des transports ferroviaires (SNTF) et GENERTEC CNTIC, une filiale du géant chinois CRRC. Il concerne la mise en place d’un complexe industriel en Algérie, spécialisé dans la conception, l’ingénierie et la fabrication d’équipements ferroviaires ainsi que de pièces détachées. Ce partenariat devrait non seulement favoriser le transfert de savoir-faire, mais aussi stimuler la production locale et moderniser le réseau ferroviaire national. Un autre accord emblématique a été conclu entre « FONDAL », filiale de la Société nationale de sidérurgie (SNS), et le constructeur automobile chinois « Jetour ». Il s’agit d’un investissement de plus de 105 millions de dollars américains, destiné à la création d’une usine à Batna. L’objectif est ambitieux : produire jusqu’à 270.000 véhicules sur cinq ans, générant à terme 1.000 emplois directs dans la région.
Parallèlement, le groupe privé algérien « Iris » a paraphé un partenariat avec « Chery », un acteur majeur de l’industrie automobile chinoise. Le projet, qui s’étendra sur une superficie de 230.000 mètres carrés, portera sur des activités de peinture et de soudure de carrosseries. À pleine capacité, l’usine promet de créer 1.200 emplois directs, consolidant ainsi la filière industrielle nationale dans le secteur automobile. L’agriculture n’est pas en reste, comme en témoigne la signature d’un accord entre « Global Agri-Food », une filiale de Madar Holding, et une partie chinoise, pour le développement de cultures stratégiques dans les wilayas du Sud algérien. Ce projet s’inscrit dans une dynamique de souveraineté alimentaire, ciblant notamment les produits à haute valeur ajoutée.
Un autre engagement significatif a été pris par « Madar Maritime Company (MMC) », qui compte créer, en collaboration avec son partenaire chinois, une entreprise de fabrication de conteneurs pour le transport terrestre et maritime de matières premières et de produits finis. Cette initiative devrait contribuer à réduire les coûts logistiques tout en améliorant l’indépendance de l’Algérie dans le domaine du transport de marchandises. Dans la continuité de cette dynamique industrielle, le groupe Madar et la société chinoise CCECC ont décidé de mettre en place une entité commune spécialisée en ingénierie industrielle. Ce projet vise à offrir un appui technologique aux filiales du groupe Madar, tout en proposant des études techniques aux industriels nationaux, qu’ils soient du secteur public ou privé.
Le secteur avicole bénéficiera également de cette nouvelle vague d’investissements de la Chine en Algérie grâce à l’accord signé entre le complexe agro-logistique « Agrolog » et la société chinoise CRCC. Ce projet vise à dynamiser la production avicole nationale, avec un accent sur les capacités de stockage et de distribution. Enfin, un partenariat industriel a été conclu entre le groupe « Condor » et la multinationale chinoise « Hisense » pour la construction d’une usine de fabrication de climatiseurs et de machines à laver sur le sol algérien, consolidant la présence technologique en Afrique du Nord.
Pour couronner cette série d’annonces, un accord supplémentaire entre l’Algérie et la Chine est prévu pour le 5 mai entre l’entreprise algérienne « CYCMA », basée à Guelma, et « QJ Motor », un acteur chinois reconnu dans le secteur des motocycles. Ce projet devrait permettre un renforcement de la production locale grâce à un transfert de technologie ciblé, confirmant ainsi la volonté de l’Algérie de bâtir un socle industriel solide et compétitif. Ces accords, signés dans un contexte géopolitique tendu, traduisent une volonté affirmée d’ouvrir de nouvelles perspectives économiques avec un partenaire stratégique comme la Chine, en misant sur la technologie, l’emploi et la souveraineté industrielle.
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