Espace Schengen : l’Algérie ajoutée à la liste des « pays d’origine, sûrs »

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L’Italie a récemment mis à jour sa liste des « pays d’origine sûrs », une décision qui a des implications majeures pour les demandes d’asile et les politiques migratoires. Le ministre des Affaires étrangères italien, Antonio Tajani, a annoncé que le Conseil des ministres avait validé l’ajout de plusieurs pays à cette liste des « pays d’origine sûrs », notamment l’Algérie, le Maroc, la Tunisie et l’Égypte. Cette mesure vise à rationaliser le traitement des demandes de protection internationale et à restreindre les opportunités d’asile pour les ressortissants de ces pays.

Lors d’une conférence de presse tenue le vendredi 28 mars 2025, Antonio Tajani a expliqué que l’ajout de ces pays à la liste s’inscrivait dans une logique de continuité. Selon lui, le rapport établi à ce sujet « ne révèle aucune modification ou différence significative par rapport à l’année précédente ». Cette mise à jour ne se limite pas à l’Afrique du Nord, puisque la liste comprend désormais l’Albanie, le Bangladesh, la Bosnie-Herzégovine, le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, la Géorgie, le Ghana, le Kosovo, la Macédoine du Nord, le Monténégro, le Pérou, le Sénégal, la Serbie et le Sri Lanka.

L’inclusion de l’Algérie et de ses voisins dans cette liste signifie concrètement que leurs ressortissants auront plus de difficultés à obtenir le statut de réfugié en Italie. En effet, dans le cadre du droit d’asile européen, un « pays d’origine sûr » est défini comme un État où la démocratie est respectée, où il n’existe pas de pratiques de torture, ni de persécutions systématiques, ni de traitements ou de sanctions inhumains ou dégradants. En d’autres termes, les autorités considèrent que les citoyens de ces pays ne sont pas exposés à des menaces directes de violence ou à des conflits armés qui justifieraient une demande de protection internationale.

Cette classification a des conséquences importantes pour les Algériens souhaitant obtenir l’asile en Italie. Dans la pratique, une demande d’asile déposée par un ressortissant d’un « pays d’origine sûr » a beaucoup plus de chances d’être rejetée rapidement. L’administration considère en effet que ces personnes ne fuient pas des situations de danger imminent et qu’elles peuvent rentrer dans leur pays sans risque majeur. Ça signifie aussi que les procédures d’examen des dossiers sont accélérées, ce qui peut rendre plus difficile la présentation d’arguments solides pour justifier une demande de protection.

Cette décision du gouvernement italien s’inscrit dans un contexte plus large de durcissement des politiques migratoires au sein de l’Union européenne. L’Italie, en tant que porte d’entrée majeure pour les migrants venant d’Afrique et du Moyen-Orient, cherche à limiter les flux migratoires et à contrôler plus strictement l’accès à son territoire. Depuis plusieurs années, les autorités italiennes et européennes cherchent à réduire le nombre de demandes d’asile jugées infondées et à favoriser les expulsions vers les pays d’origine.

Pour les Algériens qui espéraient utiliser l’Italie comme point d’entrée dans l’espace Schengen, cette mise à jour constitue un obstacle supplémentaire. Elle pourrait aussi influencer les politiques migratoires d’autres pays européens, qui pourraient suivre l’exemple italien et durcir à leur tour leurs critères d’acceptation des demandes d’asile.

En résumé, l’ajout de l’Algérie à la liste des « pays d’origine sûrs » en Italie va rendre plus difficile l’obtention de l’asile pour les Algériens souhaitant s’établir dans ce pays. Cette décision reflète une tendance plus générale au sein de l’Europe à renforcer les contrôles migratoires et à restreindre l’accès à la protection internationale pour certaines nationalités.

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