En Espagne, une alerte majeure a été déclenchée ce samedi 10 mai, touchant de plein fouet plus de 160.000 personnes, dont une importante communauté d’Algériens installés en Catalogne. L’événement s’est produit dans une zone fortement peuplée entre Barcelone et Tarragone, où vivent de nombreux Algériens, attirés par le dynamisme économique de cette partie de l’Espagne. Le déclenchement de cette crise sanitaire soudaine, causée par un nuage toxique de chlore, plonge les Algériens résidant en Espagne dans une situation d’anxiété extrême, particulièrement ceux qui vivent à Vilanova i la Geltrú, épicentre de l’incident.
Aux premières heures de la matinée, un incendie a éclaté dans un dépôt industriel spécialisé dans le stockage de produits chimiques pour piscines. Ce bâtiment est situé à Vilanova i la Geltrú, ville côtière bien connue des Algériens vivant en Espagne pour sa proximité avec Barcelone et ses opportunités professionnelles dans l’industrie et le bâtiment. Dès les premières fumées, les autorités catalanes ont lancé un appel à rester confinés à l’intérieur des habitations et des lieux de travail, affectant plusieurs localités en bord de Méditerranée. Le message de la Protection Civile était clair et urgent : « Si vous êtes dans la zone affectée, ne sortez pas de chez vous ou de votre lieu de travail. » En Espagne, ce type d’alerte n’est pas courant, mais la présence de chlore brûlé dans l’air est jugée suffisamment dangereuse pour justifier des mesures exceptionnelles.
Pour les Algériens vivant en Espagne, la situation est d’autant plus préoccupante qu’ils sont nombreux à habiter dans les zones industrielles concernées par cette alerte toxique. En Catalogne, les communautés algériennes sont solidement établies, souvent dans des quartiers populaires et proches des axes de transport. Vilanova i la Geltrú, Sitges, Cubelles, Cunit ou encore Calafell sont autant de localités où les Algériens travaillent, vivent et élèvent leurs enfants. L’impact de cet incendie dépasse donc le simple cadre d’un accident industriel : il bouleverse la vie quotidienne de milliers de familles, et particulièrement celle des Algériens résidant en Espagne, déjà confrontés à de nombreuses difficultés administratives et sociales.
Les pompiers ont rapidement déployé de vastes moyens pour contenir les flammes. Dans un communiqué sur le réseau X, les équipes d’intervention ont confirmé qu’aucun blessé n’était à déplorer, une nouvelle relativement rassurante pour les Algériens concernés, mais qui ne dissipe pas les inquiétudes sur les effets potentiels du nuage toxique. Car même si l’incendie est désormais maîtrisé, le chlore libéré dans l’atmosphère continue de représenter une menace. « Le chlore s’enflamme rarement, mais lorsqu’il brûle, il est très difficile à éteindre », a déclaré Jorge Viñuales Alonso, le propriétaire du dépôt, au micro d’une radio locale. Une phrase qui résume bien la complexité de la situation à laquelle sont confrontés les services d’urgence, mais aussi les habitants.
Alors que les autorités poursuivent la surveillance des taux de toxicité dans l’air, les Algériens installés dans ladite région en Espagne restent cloîtrés chez eux, attendant des nouvelles rassurantes sur l’évolution du nuage toxique. Cette épreuve rappelle à quel point les catastrophes industrielles peuvent rapidement se transformer en crises humaines, touchant des populations déjà fragilisées par l’éloignement, la précarité ou les barrières linguistiques.