Est-ce que le passeport algérien est puissant ?

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Chaque trimestre, le cabinet Henley & Partners actualise son fameux classement mondial mesurant la liberté de circulation que permet un document de voyage : le Henley Passport Index. Cette mise à jour attendue par les voyageurs, diplomates et analystes se base sur un critère simple mais révélateur : combien de pays peut-on visiter sans visa ou avec un visa délivré à l’arrivée. En juillet 2025, ce classement mondial a une fois de plus mis en lumière la progression de certains pays et la stagnation ou la régression d’autres. Dans ce contexte, l’Algérie réalise un léger bond en avant. Le passeport algérien gagne trois places. Mais si le passeport algérien grimpe dans le classement, le passeport algérien reste encore loin du statut du plus puissant du globe.

Cette progression, bien que symbolique, reflète une certaine dynamique de réajustement géopolitique et diplomatique. Le Henley Passport Index de juillet 2025 repose sur l’analyse de 199 passeports et 227 destinations mondiales. Il utilise des données fiables fournies par l’Association internationale du transport aérien (IATA), ce qui en fait un indicateur crédible dans le domaine de la mobilité internationale. Dans cette édition, Singapour conserve son statut de numéro un mondial, avec un accès sans visa à 193 pays, tandis que le Japon et la Corée du Sud partagent la deuxième place avec 190 destinations accessibles. Derrière ce duo asiatique, sept pays européens dont la France, l’Allemagne et l’Espagne, se trouvent en troisième position avec 189 destinations sans visa.

En comparaison, la position du passeport algérien reste relativement modeste. En se hissant à la 81e place, il progresse certes, mais ne rejoint pas encore le cercle des documents de voyage les plus convoités. Concrètement, les citoyens algériens peuvent aujourd’hui se rendre sans visa ou avec visa à l’arrivée dans 55 pays. Il s’agit notamment de destinations comme le Cambodge, la Bolivie, le Nicaragua, les Maldives, la Jordanie ou encore le Qatar. Ces ouvertures témoignent d’un certain effort diplomatique, mais elles restent limitées en nombre et en portée.

Pour les autres destinations, les titulaires du passeport algérien doivent en général faire une demande préalable, parfois longue et complexe. Néanmoins, certains pays offrent des alternatives comme le visa électronique. Ainsi, des pays comme Oman, Singapour, l’Afrique du Sud ou encore la Thaïlande permettent aux détenteurs du passeport algérien de solliciter un e-visa, une procédure simplifiée mais qui reste une contrainte par rapport à l’absence totale de visa. Ces données soulignent que malgré les avancées, le passeport algérien n’est pas encore considéré comme un passeport puissant à l’échelle mondiale.

Le fait que le nombre de destinations accessibles sans visa n’a pas changé entre 2024 et 2025, malgré la hausse dans le classement, démontre que le classement évolue parfois plus par la régression des autres que par la réelle avancée d’un pays. D’autres États, en raison de tensions diplomatiques ou de politiques migratoires plus restrictives, ont perdu des points, ce qui permet au passeport algérien de gagner des places mécaniquement, sans nécessairement élargir son champ d’action.

L’amélioration du classement du passeport algérien ne signifie donc pas automatiquement que sa puissance s’est accrue de manière substantielle. Le passeport algérien est puissant dans certains contextes régionaux, notamment en Afrique du Nord ou dans quelques pays asiatiques, mais il reste faible face aux passeports occidentaux ou asiatiques dominants. La perception du passeport algérien par les autorités consulaires à travers le monde est encore marquée par des restrictions, qu’elles soient sécuritaires, économiques ou historiques.