Étudiants étrangers : le précieux conseil d’une avocate pour éviter une OQTF

Comment faire quand on a une OQTF

En France, la question du séjour légal des étudiants étrangers revient de plus en plus au cœur des débats, et les obligations de quitter le territoire français, communément appelées OQTF, se multiplient. Les étudiants étrangers qui s’installent en France pour poursuivre leurs études se trouvent parfois confrontés à cette décision administrative lourde de conséquences. Une avocate spécialisée en Droit international, Raissa Lemaleu, a récemment tiré la sonnette d’alarme sur son compte LinkedIn en révélant qu’elle reçoit chaque semaine plusieurs appels d’étudiants étrangers confrontés à une OQTF, une tendance qui inquiète et qui illustre la fragilité du statut de certains jeunes venus étudier dans l’Hexagone.

Dans un témoignage qu’elle a partagé, l’avocate a expliqué avoir suivi le dossier d’une étudiante sénégalaise arrivée légalement en France en septembre 2021. Cette jeune femme avait entamé un cursus universitaire avec l’espoir de construire son avenir grâce à ses études, mais son parcours administratif a pris une tournure inattendue. Lorsqu’elle a sollicité le renouvellement de son titre de séjour étudiant, la préfecture a opposé un refus accompagné d’une OQTF, un choc pour la jeune étudiante qui se retrouvait soudain menacée de perdre le droit de rester sur le territoire français.

La décision de l’administration s’appuyait sur plusieurs motifs précis. La préfecture a souligné que l’étudiante ne remplissait pas les conditions définies par l’article L.422-1 du code d’entrée et de séjour des étrangers et du droit d’asile. Elle a notamment estimé que l’intéressée ne justifiait pas être entrée en France avec un visa de long séjour, et qu’elle ne présentait pas de circonstances personnelles ou particulières permettant d’obtenir une dérogation. Elle a également relevé une absence de progression académique significative, rappelant qu’aucun diplôme n’avait été obtenu depuis sa Licence en Sociologie, et que deux années blanches consécutives avaient été enregistrées après l’interruption d’un Bachelor. Enfin, l’absence d’assiduité a été retenue comme un élément aggravant, renforçant le constat du manque de sérieux dans la poursuite des études.

Face à ce type de situation, l’avocate insiste sur l’importance pour les étudiants étrangers de prendre toutes les précautions nécessaires afin d’éviter de se retrouver face à une OQTF. Selon elle, chaque dossier de renouvellement doit être préparé avec une rigueur extrême, car la moindre faille peut entraîner un refus et une obligation de quitter le territoire. Elle rappelle que les étudiants étrangers doivent conserver l’ensemble des preuves liées à leurs études, qu’il s’agisse des certificats de scolarité, des relevés de notes, des attestations de réussite, ou encore des documents prouvant leur assiduité et leur progression. Une OQTF, explique-t-elle, ne résulte pas uniquement d’un manque administratif, mais aussi de la perception qu’a l’administration du sérieux du parcours universitaire présenté.

L’avocate conseille également aux étudiants étrangers menacés par une OQTF de ne pas rester isolés. Elle encourage vivement à solliciter l’aide d’associations spécialisées, de collectifs de soutien ou encore de professionnels du droit, afin de bénéficier d’un accompagnement adapté. Car une OQTF, une fois prononcée, ouvre des délais très courts pour exercer un recours devant les tribunaux administratifs, ce qui nécessite une réaction rapide et une défense solide. L’accompagnement par un avocat ou un organisme compétent peut faire toute la différence dans l’issue d’une telle procédure.

Pour Raissa Lemaleu, la situation actuelle constitue un signal d’alerte à l’égard de tous les étudiants étrangers. Elle explique que le cas de l’étudiante sénégalaise n’est pas isolé, et qu’il peut toucher n’importe quel étudiant étranger s’il n’accorde pas une attention suffisante à la constitution de son dossier. Elle insiste : les obligations de quitter le territoire français ne sont pas seulement des décisions administratives, elles peuvent aussi briser des parcours de vie, interrompre des projets et mettre fin à des rêves construits de longue date.

Ainsi, le précieux conseil qu’elle adresse aux étudiants étrangers pour éviter une OQTF est clair : anticiper, préparer, vérifier chaque pièce, et surtout ne pas sous-estimer l’importance de la régularité académique. L’administration observe attentivement la cohérence et la continuité des parcours, et c’est sur ces bases qu’elle rend ses décisions. Dans un contexte où les contrôles se renforcent, les étudiants étrangers doivent redoubler de vigilance pour protéger leur droit au séjour et continuer à poursuivre leurs études en France.