En Algérie, le marché noir des devises reste une réalité incontournable, offrant une vision complexe mais essentielle de l’économie parallèle du pays. Ce mercredi 8 janvier 2025, l’euro a vu sa valeur osciller légèrement, s’échangeant à 249 dinars à l’achat et 252 dinars à la vente. La veille, son taux était de 250 dinars à l’achat et 254 dinars à la vente, marquant une nouvelle fluctuation dans ce phénomène d’effet Yo-Yo qui caractérise le taux de change entre l’euro et le dinar algérien. Depuis quelques mois, l’euro connaît des variations significatives, tantôt à la hausse, tantôt à la baisse, affectant les comportements des acteurs économiques et des citoyens dans ce secteur sensible.
Tout a débuté en décembre 2024, lorsque l’euro a connu une chute brutale, passant de 262 à 242 dinars en un temps record. Ce mouvement a surpris de nombreux observateurs, mais il s’explique par une décision stratégique du gouvernement algérien : l’augmentation de l’allocation touristique annuelle, passant à 750 euros par personne. Cette décision avait pour objectif de réduire la pression exercée par la demande de devises sur le marché parallèle. Les autorités espéraient ainsi assouplir les contraintes liées à l’acquisition de devises par les citoyens désireux de partir en vacances ou de régler leurs dépenses à l’international, en particulier en Europe. Les jours suivant cette annonce, la demande a diminué, les files d’attente devant les espaces de change informels se sont réduites, et les économistes ont vu un espoir d’apaisement sur ce marché parallèle.
Cependant, l’euphorie des premières semaines de baisse s’est rapidement dissipée face à la persistance des besoins en devises. Dès le début du mois de janvier 2025, l’euro a repris progressivement de la valeur, atteignant 246 dinars à l’achat et 252 dinars à la vente dès le 2 janvier. Cette tendance haussière s’est poursuivie, marquant un retour des fluctuations qui ont de nouveau propulsé l’euro à 250 dinars à l’achat et 254 dinars à la vente le 6 janvier. Ces variations ont de nouveau attiré l’attention sur la volatilité de la monnaie européenne face à la monnaie nationale algérienne, soulignant la difficulté pour le dinar de maintenir sa stabilité face aux pressions extérieures et intérieures.
Euro, dinar algérien : qu’en est il des autres monnaies ?
Parallèlement, d’autres devises connaissent aussi leurs propres variations. Le dollar américain, qui reste une valeur refuge incontournable sur le marché mondial, a également vu sa valeur baisser à 234 dinars à l’achat et 237 dinars à la vente. La livre sterling, quant à elle, oscille entre 294 et 297 dinars, tandis que le dollar canadien reste relativement modéré avec un taux de 158 dinars à l’achat et 163 dinars à la vente. Ces valeurs reflètent l’importance du marché noir pour les transactions de devises en Algérie, où l’offre officielle ne suffit pas toujours à répondre à la demande croissante.
À l’opposé, le marché officiel des devises, celui géré par la Banque d’Algérie, présente des taux bien plus modérés. Actuellement, l’euro est fixé à 140,93 dinars à l’achat et 140,97 dinars à la vente, un écart considérable par rapport aux taux pratiqués sur le marché parallèle. Le dollar américain suit une tendance similaire avec 135,86 dinars à l’achat et 135,87 dinars à la vente. Ces écarts témoignent d’une réalité économique qui échappe à la régulation officielle, où le marché noir joue un rôle primordial pour de nombreux Algériens cherchant à se procurer des devises.
La décision du gouvernement d’augmenter l’allocation touristique n’a donc pas suffi à apaiser totalement la demande. Bien que cette initiative ait permis de canaliser une partie de la demande vers les canaux officiels, la persistance des besoins en devises pour les transactions commerciales, les voyages et la préservation du pouvoir d’achat alimente toujours le marché noir. L’inflation, la pression sur les importations et les préoccupations liées à la stabilité économique mondiale amplifient cette situation, plaçant de nombreux citoyens et acteurs économiques dans une position délicate.
Force est de constater que, le marché noir des devises en Algérie, particulièrement celui de l’euro et du dinar, reste en proie à des tensions constantes. Les autorités algériennes se trouvent face à un défi de taille : réguler ce marché tout en préservant la souplesse nécessaire pour qu’il réponde aux réalités économiques du pays. La gestion de ces fluctuations, dans un environnement de plus en plus incertain, demeure une priorité pour maintenir un équilibre et tenter de stabiliser la monnaie nationale face aux forces du marché parallèle.
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