L’euro monte en flèche face au dinar algérien : combien valent 100 € ?

Euro dinar algérien France Allocation touristique

Taux de change euro dinar algérien – Le marché des devises en Algérie connaît actuellement des bouleversements notables. Ce lundi 20 janvier 2025, la valeur de l’euro a continué sa montée en flèche sur le marché noir. À l’achat, l’euro a franchi le seuil des 251 dinars algériens, tandis qu’à la vente, il s’échangeait à 254 dinars. Ce qui marque une légère mais significative augmentation par rapport aux taux pratiqués la veille (250 dinars à l’achat et 253 dinars à la vente). Ainsi, 100 euros sont échangés ce jour contre 25.100 dinars à l’achat et 25.400 dinars à la vente. Ces fluctuations témoignent de l’écart croissant entre le taux de change officiel et celui du marché parallèle, un phénomène récurrent qui impacte directement l’économie nationale et l’accès aux devises étrangères pour les citoyens.

Le marché noir, qui reste le principal canal d’échange de devises pour une grande partie de la population, continue de refléter une pression constante sur le dinar algérien. Cette dépréciation de la monnaie locale est alimentée par divers facteurs, aussi bien internes qu’externes, qui compliquent davantage la gestion économique du pays. En parallèle à l’euro, le dollar américain a également connu une hausse importante sur le marché parallèle, se négociant à 245 dinars à l’achat et 248 dinars à la vente, contre 235 et 238 dinars la veille. Le dollar, considéré comme une valeur refuge à l’échelle mondiale, profite d’une forte demande en Algérie, exacerbée par les incertitudes économiques locales et internationales.

Change euro dinar algérien : qu’en est il des autres devises ?

D’autres devises étrangères sont également concernées par cette dynamique. La livre sterling, par exemple, demeure l’une des monnaies les plus chères sur le marché noir, avec des taux de 296 dinars à l’achat et 299 dinars à la vente. Cela s’explique par la position privilégiée de cette devise dans les échanges internationaux, mais aussi par la demande élevée en devises fortes. De son côté, le dollar canadien semble connaître une certaine stabilité, avec des taux oscillant entre 158 dinars à l’achat et 163 dinars à la vente, ce qui suggère une moindre influence des fluctuations économiques locales sur cette monnaie nord-américaine.

Il est important de noter que ces taux du marché parallèle sont largement éloignés des chiffres officiels de la Banque d’Algérie. Selon les données officielles, l’euro est coté à environ 140 dinars dans les circuits légaux, tandis que le dollar américain est estimé à 137 dinars. Cet écart substantiel entre les taux officiels et ceux du marché noir crée une distorsion économique importante. Cette situation oblige de nombreux citoyens à se tourner vers le marché parallèle pour se procurer des devises, faute d’une offre suffisante et accessible dans les canaux officiels. Le manque de liquidités en devises dans les banques, ainsi que les restrictions imposées par les autorités algériennes, alimentent cette dynamique.

Face à cette situation, les autorités algériennes ont tenté plusieurs approches pour limiter les effets du marché noir. L’une des mesures les plus récentes a été l’augmentation de l’allocation touristique, qui a été portée de 100 euros à 750 euros par an à compter de janvier 2025. Bien que cette mesure vise à répondre aux besoins des voyageurs et à réduire leur dépendance aux circuits informels, elle n’a pas encore permis d’atteindre les résultats escomptés. En parallèle, des restrictions ont été instaurées concernant la quantité de devises que les résidents algériens peuvent emmener à l’étranger, avec une limite fixée à 7 500 euros par an. Cette initiative, bien que nécessaire pour limiter la fuite des devises, n’a pas réussi à endiguer le marché parallèle, qui continue de prospérer grâce à une forte demande en devises étrangères.

Le marché noir des devises, ainsi que l’écart persistant entre les taux officiels et informels, met en lumière plusieurs défis structurels au sein de l’économie algérienne. L’une des principales difficultés réside dans l’incapacité du système bancaire à répondre de manière adéquate aux besoins croissants de la population en matière de devises. Cette situation crée une économie parallèle florissante, mais également un déséquilibre qui nuit à la stabilité financière du pays. Les entreprises, les importateurs et les citoyens ont de plus en plus recours aux devises étrangères pour leurs transactions, ce qui accroît la dépendance de l’économie algérienne à l’égard de l’extérieur.

Ainsi, la hausse de la valeur de l’euro et du dollar face au dinar algérien sur le marché noir en Algérie est le reflet de problèmes économiques internes qui restent difficiles à résoudre. L’écart entre les taux officiels et parallèles continue de poser un défi majeur pour l’économie nationale, en particulier pour les citoyens qui n’ont d’autre choix que de se tourner vers des moyens informels pour accéder aux devises nécessaires à leurs activités quotidiennes. Les autorités continuent d’expérimenter diverses solutions, mais le marché noir des devises demeure un acteur incontournable du paysage économique algérien.

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